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¤ Spécial KBS/RKI : Retour de la confiance en Corée du Sud (6 mai 2004) :

C’est le retour de la confiance en Corée du Sud. Après un mois de flottement, les entreprises coréennes ont de nouveau le moral au beau fixe.

La FKI, la Fédération des Industriels coréens qui regroupe les plus grandes entreprises du pays, publie tous les mois une enquête sur l’indice de confiance des patrons. Celui d’avril est en forte progression par rapport au mois de mars. Plus de la moitié des businessmen coréens pensent avoir des perspectives de développement de leur activités.

Cette confiance repose à la fois sur la stabilité politique retrouvée et les bons résultats de l’économie coréenne.

La période de trouble ouverte par la destitution du Président de la République le 12 mars a été refermée par les élections du 15 avril. Les électeurs coréens ont donné une majorité stable au pays. Roh Moo-hyun va certainement retrouver son poste dans les semaines qui viennent. Pendant trois ans, le gouvernement va pouvoir mener une politique dans la continuité. Les patrons ont dû être aussi rassurés par la volonté commune affichée par les deux principaux chefs de parti cette semaine. Chong Dong-young pour le parti Uri et Park Guen-hye pour le GPN, principale formation d’opposition. Ils ont décidé d’œuvrer ensemble pour résoudre les problèmes économiques du pays.

Cette confiance des patrons repose aussi sur les bons résultats de l’économie coréenne. Tous les instituts, privés ou publics, ont prédit ces dernières semaines que la croissance coréenne serait plus importante que prévue cette année. Le PIB devrait dépasser la barre des 5 % . Les exportations n’en finissent pas de battre des records. Le mois d’avril n’a pas échappé à la règle. Les entreprises coréennes ont vendu pour 21,7 milliards de dollars dans les pays étrangers. Ce chiffre est en augmentation de 40 % par rapport à la même période l’année dernière. La consommation intérieure devrait-elle aussi connaître une embellie dans les mois qui viennent et les entreprises étrangères ont, semble-t-il, toujours envie d’investir en Corée.

Il y a beaucoup de raisons d’être optimiste donc mais quelques sujets d’inquiétude. La situation de l’économie chinoise inquiète les observateurs. On l’a déjà dit ici, l’annonce d’un plan d’austérité du gouvernement chinois la semaine dernière est venue confirmer ce que l’on savait déjà. Il y a un risque de surchauffe dans ce pays, or la Corée est de plus en plus dépendante de l’Empire du Milieu. Les exportations coréennes vers ce géant pourraient être amputées de 5 milliards de dollars. Cela coûterait 0,3 point de croissance au pays du Matin Calme.

Il y a aussi la hausse inquiétante du prix du pétrole. Le baril est à son plus haut niveau depuis 12 ans, au moment de la première guerre du Golfe.

¤ Spécial KBS/RKI : Rencontre entre Chung Dong-young et Park Geun-hye 4 mai 2004

Rencontre entre Chung Dong-young et Park Geun-hye Ils sont tout sourire sur la photo. Lui porte un Ils sont tout sourire sur la photo. Lui porte un costume sombre et une cravate jaune, elle, tailleur stricte et chemisier blanc. C’est une drôle d’union qui a été célébrée hier entre les chefs des deux principaux partis issus des élections législatives. Pour la première fois depuis le 15 avril, Choung Dong-young rencontrait Park Geun-hye. Leur entrevue a duré deux heures et demie.

Ensemble, ils se sont mis d’accord pour laisser de côté les clivages partisans et trouver des solutions communes aux problèmes économiques que connaît le pays. Un accord en trois points a été signé : donner la priorité à l’économie donc, mais aussi lutter contre la corruption et consolider le rôle de l’Assemblée nationale. La philosophie générale de ce texte est de promouvoir le dialogue, le respect et la coopération entre le parti pro-présidentiel Uri, vainqueur des élections et le GPN, premier parti conservateur du Parlement. Sur le dossier nord-coréen, les deux leaders veulent consolider la paix dans la péninsule et accélérer les échanges économiques. Pour mener à bien tous ces objectifs, Chong Dong young et Park Geun-hye ont décidé de créer cinq commissions parlementaires, ressemblant des membres des deux partis.

Sur le papier, cet accord ne peut être qu’approuvé par la population. Le résultat des élections législatives s’explique en partie par le triste spectacle qui a été donné à l’Assemblée nationale lors de la destitution du président de la République. Les sud-Coréens ne veulent plus de ces querelles inutiles entre les partis politiques. L’idée de coopération, ce qu’on appelle ici le gagnant-gagnant est de ce point de vue excellente. Et puis qui pourrait honnêtement s’opposer aux objectifs fixés ? Comment être contre la lutte contre le chômage et la corruption par exemple ? Mais la faiblesse de la démarche réside dans le fait qu’ aucune solution concrète n’ait été avancées pour résoudre les problèmes soulevés. Et puis on a soigneusement évité les sujets qui fâchent : la destitution bien sûr mais aussi la réforme de la loi sur la sécurité nationale. L’attitude la plus sage aujourd’hui et t’attendre un peu pour porter un avis définitif sur cette rencontre. On jugera aux résultats. Mais il est difficile de ne pas voir dans cette rencontre la réalisation d’un joli coup. Chong Dong-young et Park Geun-hye vont à coup sûr jouer un rôle politique important dans les années à venir. Certains les voient même s’affronter lors de la prochaine élection présidentielle dans trois ans. En s’unissant provisoirement, ils essayent peut-être chacun de leur côté de se tailler un profil de chef d’Etat, avant tout préoccupé par les problèmes de leurs concitoyens.

¤ Un jour historique pour la Corée ?

 Voilà c’est la fin du suspens.

L’épilogue d’une période qui a commencé par la destitution du Président Roh Moo-hyun le 12 mars.

Le parti Uri a finalement remporté les élections législatives le 15 avril. Il obtient 152 sièges contre 121 pour son concurrent conservateur du GPN, le Grand Parti National. Pour la première fois, les citoyens ont envoyé au Parlement une majorité progressiste.

La victoire est nette mais que signifie-t-elle exactement ? Quels messages les citoyens ont-ils voulu faire passer? Que révèle cette élection sur la société coréenne ? Ce sont quelques-unes des questions que nous nous sommes posées en réalisant ce nouveau numéro de Séoulscope.

Nous avons rencontré des citoyens et Roh Dong-il, éditorialiste dans la presse écrite coréenne. Leurs témoignages et son analyse vont nous permettre de mieux comprendre les enjeux des ces élections.

Seoulscope 22 avril 2004 AUDIO   http://rki.kbs.co.kr/asx/program_audio/s040422f.asx

¤ Spécial KBS/RKI Le vote de destitution pourrait bénéficier à Roh Moo-hyun - 2004. 03.15

Les partis d’opposition ont peut-être sans le vouloir fait un joli cadeau au président de la République. Il est trop tôt pour prédire quelle sera la décision de la Cour constitutionnelle. Mais Roh Moo-hyun a déjà remporté une première victoire.

Les députés de l’opposition conservatrice ont réussi à transformer un président à l’autorité vacillante en une victime d’un «coup d’Etat parlementaire». Le locataire de la Maison Bleue est tout d’un coup devenu le symbole de la démocratie bafouée. Et il y a de grandes chances pour que le scrutin législatif dans un mois se transforme en un référendum pour ou contre Roh Moo-hyun. Déjà le parti Uri fait un bon dans les sondages.

Cette formation pro-président est créditée de 36% des intentions de vote, alors qu’elle dépassait difficilement les 16% il y a quelques mois. Dans le même temps, les formations qui ont voté en faveur de la destitution s’effondre. Le GPN, Grand Parti National, premier parti politique avec 144 sièges à l’Assemblée nationale, ne recueille plus que 14% des intentions de vote. C’est encore pire pour le PDM. Le Parti Démocrate du Millénaire a, le premier, mené la fronde contre le président. Il en paye aujourd’hui le prix, dépassant à peine la barre des 5% dans les sondages.

Le GPN et le PDM se retrouvent comme l’arroseur arrosé. Ils étaient trop sûrs de leur légitimité en engageant ce bras de fer avec Roh Moo-hyun. Trop certains aussi peut-être d’être suivis par les Coréens. Aujourd’hui, ce sont eux, et non Roh Moo- hyun, qui sont désignés comme étant les fauteurs de trouble. Ce qui n’est jamais apprécié par l’opinion publique du pays du Matin Calme.

Les milliers de manifestants qui protestent un peu partout dans le pays depuis vendredi contre l’attitude des parlementaires viennent renforcer ce sentiment. Ce sont pour la plupart de simples citoyens. Ils ne sont d’ailleurs pas forcément des partisans de Roh Moo-hyun. Ils veulent juste clamer, de manière pacifique, leur attachement à la démocratie. Mais leur cause vient bien évidemment renforcer celle du président.

Pourtant il y a une semaine à peine, Roh Moo-hyun était bien mal en point. Son autorité était de plus en plus contestée. L’ancien avocat des droits de l’Homme avait déçu ses partisans sans convaincre pour autant ses adversaires. Sur de nombreux sujets, son bilan était plutôt négatif. Les réformes n’allaient pas assez vite aux yeux des plus progressistes des Coréens. Son image d’homme intègre était sérieusement écornée par la multpilcation des affaires de corruption touchant ses proches. En matière économique, il n’avait pas non plus vraiment réussi à convaincre le milieu des affaires. Le dossier nord-coréen n’avait de son côté pas marqué beaucoup de points positifs.

Mais aujourd’hui tout semble oublié. Evidemment, les élections sont dans un mois et beaucoup de choses peuvent changer d’ici là. Le regain de popularité du président ne sera peut-être que de courte durée. On connaît la volatilité de l’opinion publique. Mais dans la course à la victoire pour les élections législatives, une chose est sûre. L’opposition a perdu la première manche.

 

¤ "Pyongyang exagère ses capacités nucléaires"

Jon Wolfsthal, spécialiste de la prolifération à la Fondation Carnegie, analyse le bras de fer américano-coréen :

Jon Wolfsthal est le directeur adjoint du programme sur la non-prolifération de la Fondation Carnegie, à Washington. Il a passé plus d'un mois en Corée du Nord au cours des années 90, dans le cadre d'un accord américano-nord-coréen signé en 1994. Pyongyang s'engageait alors à geler son programme nucléaire en échange de la livraison d'une centrale non proliférante et de 100000 tonnes de pétrole par an en attendant la construction de cette dernière. L'accord a finalement été rompu en 2002, après que Pyongyang a relancé son programme nucléaire militaire. Les Etats-Unis sont depuis engagés dans un nouveau bras de fer avec Pyongyang.

Entretien:

- Les délégations américaines à Pyongyang disposent-elles d'un mandat ?

Officiellement, elles ne sont pas envoyées par le gouvernement. Toutefois, ces délégations n'auraient pu se rendre à Pyongyang sans l'aval de la Maison Blanche. L'administration Bush espère que les Nord-Coréens feront une proposition qui permettra de faire redémarrer les négociations sur le démantèlement du nucléaire.

- Pourquoi la Corée du Nord a-t-elle invité ces délégations ?

Les Nord-Coréens souhaitent renforcer l'impression qu'ils possèdent l'arme nucléaire ­ que ce soit le cas ou non ­ et ainsi montrer qu'il sera très coûteux pour les Etats-Unis et les autres nations de leur faire lâcher prise. C'est aussi un moyen de signaler qu'ils pourraient négocier sur ce sujet si les Etats-Unis se montrent plus accommodants.

- Quelle est la position américaine ?

Les Etats-unis veulent une dénucléarisation activement vérifiable de la Corée du Nord, qui doit démanteler son programme et ses installations nucléaires, en échange de quoi les Etats-Unis leur offriraient la garantie qu'ils ne seront pas la cible d'une attaque préemptive.

- Qui a violé l'accord de 1994 ?

La Corée du Nord, en violant l'esprit et la lettre de l'accord, est la première responsable. Mais les Etats-Unis ont aussi leur part de responsabilité car ils n'ont pas normalisé leurs relations avec Pyongyang, comme le demandait l'accord.

- Comment Washington s'est-il rendu compte que Pyongyang violait l'accord de 1994 ?

Pyongyang a acheté, à la fin des années 90, du matériel, notamment de l'aluminium très spécial servant à construire des centrifugeuses pour enrichir l'uranium, notamment en Allemagne et en Italie. La technologie, elle, provenait du Pakistan.

- Washington peut-il offrir cette fois-ci, comme dans l'accord de 1994, une centrale non-proliférante ?

Non. Du point de vue de l'administration Bush, l'accord de 1994 est mort et enterré. Etant donné le comportement des Nord-Coréens, il n'est plus envisageable de leur fournir quelque technologie nucléaire que ce soit.

- D'autres carottes sont-elles envisageables ?

Officiellement, Washington explique qu'aucune carotte ne sera offerte à la Corée du Nord pour qu'elle fasse ce qu'elle doit faire de toute façon. Officieusement, la question est bien sûr de savoir ce que l'administration pourrait offrir... Il me semble que cela ne peut pas aller au-delà de ce qui a été offert à la Libye où, en échange d'un démantèlement, les Etats-Unis ont présenté des concessions sur le long terme. Washington a été jusqu'ici beaucoup moins coulant avec Pyongyang, à qui il a simplement promis l'instauration théorique d'un "nouveau type de relations". En gros, cela signifie : "Faites ce qu'on vous dit de faire, sinon..."

- Peut-on envisager des pourparlers secrets en cours entre Washington et Pyongyang, comme il y en a eu avec la Libye ?

J'en serais très surpris car Washington s'efforce d'inclure dans toutes les négociations la Corée du Sud, le Japon, la Chine et la Russie. Mais comme l'a dit Donald Rumsfeld, on ignore ce qu'on ne sait pas.

- La Corée du Nord possède-t-elle l'arme atomique ou bluffe-t-elle ?

Les Nord-Coréens avaient pour objectif de construire des armes atomiques et ils ont eu tout le temps de le faire. Toutefois, les Etats-Unis ne disposent pas de preuve que ce pays possède l'arme nucléaire, et il est possible qu'il ne la possède pas. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que Pyongyang fait tout pour exagérer ses capacités nucléaires, qu'elles existent ou non, afin d'obtenir le maximum des Etats-Unis.

- Quel est le scénario-catastrophe ?

Pyongyang pourrait disposer de six à huit bombes atomiques, être toujours en train de produire plus de plutonium afin d'en assembler davantage, et pourrait de surcroît chercher à les vendre ou à écouler du plutonium auprès d'autres Etats ou de terroristes. Certaines de ces armes atomiques auraient pu être réduites pour équiper un missile Scud-B, Scud-C ou Nodong, d'une portée de 1 300 km ­ donc capable d'atteindre le Japon.

- La Corée du Nord souhaite-t-elle vraiment négocier ?

Oui, mais les Etats-unis n'ont jamais réellement testé l'idée d'un marché par lequel Pyongyang abandonnerait tout son programme nucléaire, assorti de protocoles de vérification, en échange de concessions qui pourraient être retirées en cas de violation. L'accord de 1994 était une sorte de demi-mesure qui n'a jamais été entièrement mise en oeuvre. Il est possible que la Corée du Nord ait l'intention de conserver son programme nucléaire quel qu'en soit le prix. Mais on n'en sera jamais certain tant qu'on n'aura pas essayé.

Source : Liberation.fr (07 janvier 2004) Relais Racines Coréennes.

¤ La Corée du Nord autorise une visite du complexe nucléaire de Yongbyon - 2 janvier 2004

La Corée du Nord a autorisé une délégation américaine à visiter son complexe nucléaire de Yongbyon la semaine prochaine, laissant espérer une solution à la crise opposant le régime stalinien aux Etats-Unis depuis plus d'un an, ont déclaré vendredi des responsables sud-coréens.

Prévue du 6 au 10 janvier, cette visite a été aprouvée par l'administration Bush, selon le quotidien américain USA Today, qui a révélé l'information citant des membres de la délégation.

"L'information est exacte mais nous ne savons pas ce que la délégation américaine va faire en Corée du Nord", a dit le diplomate sud-coréen qui a requis l'anonymat. Selon USA Today, la délégation comprendra notamment un expert nucléaire américain, ainsi qu'un scientifique chinois de l'Université de Stanford, deux conseillers en politique étrangère du Sénat et un ancien responsable du Département d'Etat.

Dimanche, la Corée du Nord avait donné son accord à une nouvelle série de pourparlers multilatéraux sur le dossier nucléaire début 2004. Mais aucune date n'a été fixée.

Un responsable sud-coréen non identifié à Séoul cité par l'agence Yonhap a estimé que la prochaine visite de la délégation américaine constituait "un signal fort de la Corée du Nord indiquant qu'elle n'avait pas l'intention de provoquer une escalade de la crise" qui dure depuis les révélations sur son programme nucléaire en octobre 2002. Un autre responsable gouvernemental a noté que la délégation comprendrait des experts américains des affaires nord-coréennes. "Leur visite en Corée du Nord aura une influence positive" sur la politique de Washington à l'égard d'un des pays de l'"axe du mal", a-t-il estimé.

Cette visite des installations atomiques situées à 90 km au nord de Pyongyang sera la première depuis l'expulsion des inspecteurs de l'ONU il y a un an.

De premiers pourparlers à six (Etats-Unis, Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie) menés à Pékin fin août n'avaient pas permis de dénouer la crise. La Chine souhaiterait qu'une nouvelle rencontre ait lieu avant le nouvel an chinois qui commence le 22 janvier. Mais des problèmes de fond séparent toujours les Etats-Unis de la Corée du Nord et ont provoqué un report de la session initialement prévue le mois dernier.

La Corée du Nord s'est retirée début 2003 du Traité de non prolifération nucléaire, a expulsé les observateurs internationaux et remis en marche ses réacteurs nucléaires en violation d'un précédent accord conclu en 1994 avec les Etats-Unis.

La CIA estime qu'elle possède une ou deux bombes nucléaires et pourrait en produire une demi douzaine avec le plutonium qu'on peut extraire des 8.000 barres de combustible irradié de Yongbyon. Faisant monter les enchères, de manière invérifiable, le régime stalinien a affirmé avoir achevé le retraitement des barres.

Dans un message de Nouvel an, la presse officielle avait réaffirmé jeudi que la Corée du Nord voulait "une solution pacifique négociée à la question nucléaire". Mais elle ajoutait que la situation dans la péninsule avait atteint une "phase grave" en raison de l'"hostilité extrême" de Washington et promettait les réactions les plus fermes "à la ligne dure des Etats-Unis niant et menaçant notre dignité et notre système". La Maison Blanche avait réitéré lundi que Etats-Unis étaient prêts à reprendre rapidement et sans condition préalable les discussions à six pour parvenir à une élimination complète, vérifiable et irréversible des programmes nucléaires nord-coréens.

Pyongyang exige en contre-partie des garanties de sécurité des Etats-Unis et l'abandon de sanctions politiques et économiques. SEOUL (AFP), le 02-01-2004

  ¤ Deux morts pour quoi ? - Spécial RKI 2 décembre.

Dans les réactions du pouvoir à l’assassinat de deux ouvriers coréens en Irak, il y a les condoléances aux familles, les mines sévères, les mots « barbarie », « inhumanité », « terrorisme inadmissible», grands vocables des indignations officielles. Et puis il y a un doute, que l’on laisse volontairement planer sur la population : et si la voiture victime de l’embuscade avait été choisie un peu au hasard ?

Ou plus précisément, comme l’a dit le Conseil de sécurité nationale hier : et si ce n’avait pas été pour leur nationalité que les ouvriers de l’entreprise coréenne Omu Electric avaient été visés ? Sohn Se-joo, l’ambassadeur de Corée en Irak, a même aujourd’hui apporté de l’eau à ce moulin du doute : les ouvriers, après tout, travaillaient au rétablissement de pylônes électriques sur une ligne qui, selon lui, fait régulièrement l’objet de sabotages de la part des résistants irakiens. Il resterait donc à vérifier si ce n’est pas pour leurs connaissances en électricité, et non pour leur passeport coréen, que Kim Man-soo, 46 ans, et Kwak Kyong-hae, 61 ans, sont morts sur la route de Tikrit.

Mais laissons aux autorités le soin de questionner sur leurs intentions réelles les auteurs de l’attentat – si tant est qu’ils soient jamais capturés. Laissons leur le crédit de cette tentative de diversion dont le but est de faire croire aux citoyens que la Corée ne s’est pas encore faite d’ennemis, là-bas, dans ce lointain pays du Golfe dont des missions gouvernementale et parlementaire reviennent en assurant que les conditions de sécurité ne cessent de s’améliorer - et même que les soldats coréens ont la cote du fait des missions pacifistes et humanitaires qu’ils mènent depuis le printemps dans la ville de Nassiriyah. Oui, laissons cela. Et regardons plutôt les faits : il y a quinze jours, une voiture piégée a fait trente-trois morts dans le contingent italien et, le week-end dernier, outre les deux Coréens, deux diplomates japonais et sept agents de renseignements espagnols sont tombés dans des embuscades distinctes. Même les autorités militaires américaines sur place sont obligées de reconnaître ce qu’on se refuse à voir à Séoul : il y a une concertation croissante des rebelles, et ceux-ci ciblent de plus en plus les alliés de Washington pour les dissuader de se maintenir, voir comme la Corée, de se renforcer dans la coalition. Cela doit suffire à convaincre les Coréens : si comme le gouvernement l’a laissé entendre, il envoie en renforts des 675 hommes déjà en mission non combattante sur place un contingent de 3 000 hommes, il y aura d’autres morts, probablement beaucoup plus que ces deux-là.

Il y aura donc encore, comme hier et avec plus d’ampleur, des manifestations d’organisations civiques contre la participation de Séoul à une guerre illégale imposée par l’allié américain et à laquelle s’opposent la majorité des nations. Cette opposition, le gouvernement ne semble pas bien la mesurer. Au lieu, comme le Japon, de retarder sa participation à la coalition américaine, il semble plutôt que le ministère de la Défense veuille profiter de l’effet attentat pour justifier d’inclure une force combattante dans le nouveau contingent coréen. Une division de 1 200 à 1 500 hommes qui risque de nous être présentée comme gardienne des forces du génie et des unités médicales composant le reste du contingent quand, comme l’ont demandé les Américains, elle risque bien plutôt d’être impliquée dans la « pacification » plus ou moins violente d’une partie du pays. Inutile d’ergoter sur la question : il semble en effet inévitable d’inclure des unités armées dans les renforts coréens si l’on veut que ceux-ci soient en mesure de se défendre. De même qu’il est difficilement envisageable pour Séoul de totalement refuser une aide au grand frère américain à l’heure où la Corée du Sud attend avec empressement l’aide de ce dernier dans le règlement de la crise nucléaire nord-coréenne.

Mais ce que l’on aimerait, au moins, c’est une véritable réflexion sur la nature de la mission du nouveau contingent, et sur la période où il sera dépêché. On sait ainsi que George Bush a prévu le transfert aux Irakiens de la souveraineté de leur pays fin juin 2004, ceci via des législatives et un gouvernement provisoire. Aussi, pour limiter les pertes, et les dégâts en termes d’image diplomatique, la Corée serait-elle bien inspirée de coupler sa présence militaire à cet agenda, notamment en la limitant dans le temps. Si la mort de Kim Man-soo et de Kwak Kyong-hae doit pouvoir servir à sauver d’autres vies, c’est ce débat qui doit aujourd’hui être ouvert aux Coréens.

¤ Spécial RKI31029 - Volte-face :

2003.10.29 - C’est un de ces revirements dont le régime de Kim Jong-il a le secret. Samedi, la Corée du Nord a indiqué qu’elle allait finalement « prendre en considération » l’offre faite la semaine d’avant par George Bush : une garantie de sécurité écrite et co-signée par plusieurs pays en échange du démantèlement de son programme d’armement nucléaire. Quatre jours avant, réagissant à la proposition faite par le président américain lors d’un sommet avec son homologue sud-coréen à Bangkok, Pyongyang avait balayé de quelques formules assassines toute solution qui ne répondrait pas à son exigence première : un traité de non-agression signé directement avec Washington. De là à condamner les pourparlers à six visant à lui faire lâcher son arsenal nucléaire, il y avait un pas que les observateurs n’osaient pas encore franchir.

Et puis le régime juchéiste a brusquement changé son fusil d’épaule, posant aux observateurs des problèmes d’interprétation. A Séoul, on estime que c’est la dernière position qui doit être retenue. Elle a en effet été communiquée par un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, tandis que le rejet formulé précédemment l’avait été par un simple éditorial de la radio officielle.

Reste une question : que s’est-il passé entre mardi et samedi pour expliquer ce changement ?

Difficile à dire, étant donné l’opacité du régime de Pyongyang. Si l’on exclut l’idée d’un dysfonctionnement, certes toujours possible, on peut y voir une des stratégies classiques au Nord : dire d’abord « non », pour juger des réactions du camp adverse, puis ayant sauvé la face virer de bord afin de déjouer les calculs.

Elargissant l’analyse, on peut distinguer deux raisons ayant poussé Pyongyang à se dédire. Premièrement la prise de conscience que Bush, avec cette offre de sécurité collective, a fait un pas qui aurait semblé inespéré il y a encore quelques mois. Kim Jong-il est nécessairement conscient que ce qu’il exige – un pacte de non-agression – ne sera jamais accepté par Washington : ni à la Maison Blanche, ni au Congrès, celui-ci décidant de la ratification d’un tel traité en dernier ressort. Enfin, il ne faut pas l’oublier, Bush junior prépare déjà l’élection présidentielle de l’an prochain : il est en difficulté sur l’Irak et a donc besoin d’enregistrer des avancées dans sa politique nord-coréenne, sans bien sûr donner l’impression de céder à l’Etat communiste.

Le second élément ayant joué en faveur du revirement de la Corée du Nord, c’est la relative communauté de vue qui, lors du sommet de l’APEC à Bangkok, s’est dessinée entre les cinq pays dialoguant avec Pyongyang dans le cadre des pourparlers à six. Les Etats-Unis se montrant moins intransigeants, leur position se rapproche donc de celles de Tokyo et de Séoul, plus conciliantes. Du coup la Russie et la Chine, Etats les plus proches de la Corée du Nord, se sentent un peu plus autorisées à faire pression sur l’ancien pays frère pour le forcer à reprendre le dialogue. C’est particulièrement vrai de la Chine, qui a engagé sa crédibilité dans le processus à six, dit de Pékin, et veut à tout prix éviter qu’il capote. Avant même que le régime nord-coréen n’annonce sa décision d’étudier la proposition américaine, la presse nous avait appris que Wu Bangguo, président du parlement de Pékin, allait bientôt se rendre en visite officielle au nord de la péninsule. C’est désormais confirmé : la visite du numéro deux chinois débutera demain mercredi, elle a pour but de demander à Kim Jong-il de revenir à la table des négociations et il ne fait pas de doute que cette offensive diplomatique a pesé dans l’annonce faite samedi par le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

Ce serait cependant aller un peu vite en besogne que d’anticiper une reprise des pourparlers à six. Le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères l’a bien dit : la proposition de Bush sera prise en considération si elle démontre une volonté de conclure un accord global. Il suffit de lire entre les lignes : avant de revenir vers ses partenaires de dialogue, Pyongyang va probablement avancer d’autres revendications, notamment une reprise, ou une extension, des aides économiques et énergétiques de la communauté internationale, et éventuellement la normalisation de ses relations diplomatiques avec Washington.

Même si à ces conditions les pourparlers à six reprennent dans les semaines à venir, il faudra rester très prudent sur leurs résultats. Un gros point d’interrogation persiste en effet sur la stratégie de Pyongyang. La course au nucléaire vise-t-elle à arracher des concessions à Washington ? Si c’est le cas, un véritable dialogue peut s’installer. Mais si ces négociations à rallonge ne sont pour Kim Jong-il que le moyen de gagner du temps pour se constituer un arsenal nucléaire, on voit mal comment le «cher leader» accepterait de le démanteler comme les Américains le demandent. Ce serait, pour un petit pays sans économie solide ni ressource naturelle, se mettre totalement à la merci de ses voisins. Une volte-face qu’on ne peut guère attendre de sa part. RKI 29 octobre

¤ Spécial RKI31020 - L'Irak à reculons

2003. 10.20 - C'est probablement avec un très grand soulagement que, jeudi dernier, le président Roh a accueilli le vote de la résolution américaine sur l'Irak au conseil de sécurité de l'ONU.

Cette guerre décidée unilatéralement, et dans laquelle la Corée s'est retrouvée embarquée malgré elle, allait enfin gagner un vernis de légitimité, la résolution autorisant la création d'une force multinationale sous commandement américain pour pacifier un pays qui décidément résiste à ses " libérateurs ".

En septembre dernier, on avait appris par des indiscrétions que les Etats-Unis, trouvant insuffisant le contingent de 600 et quelques hommes du génie et du corps médical précédemment envoyé par Séoul, demandaient beaucoup plus : une force combattante de 3 000 à 10 000 hommes.

Celle-ci, sur le modèle des troupes envoyées par la Pologne, pourrait chapeauter une division multinationale s'occupant de pacifier une région entière, en l'occurrence Mossoul au nord de l'Irak.

Pendant tout le mois qui a suivi cette demande, le gouvernement, comme paralysé, n'a pu donner de réponse. Il a juste mis en avant la nécessité d'évaluer l'opinion des Coréens, ainsi que la situation internationale et la situation sur le terrain, une mission d'évaluation ayant pour cela fait une visite éclair en Irak. Pourquoi ce silence ? Tout simplement parce que Roh Moo-hyun est pris en ciseaux. Le chef de l'Etat aurait été tenté de dire " non ", par idéologie, et surtout parce que sa base électorale demande ce refus. Sauf qu'il a été pressé de dire " oui " par les Etats-Unis, alliés de la Corée depuis 50 ans exactement. Cette fracture, que le président a manifestement eu du mal à gérer, elle se retrouve au sein de la population. Dans les sondages, une légère majorité de Coréens se sont dit opposés à l'envoi de troupes combattantes sans aval de l'ONU. Cette majorité, c'est peu ou prou celle qui a porté Roh à la tête de l'Etat en décembre 2002 : les plus jeunes, généralement progressistes et anti-américains. Ils mettent en avant, avec raison, que l'invasion de l'Irak s'est faite sans légitimité internationale, et qu'envoyer des troupes sur place revient à risquer la peau de soldats coréens dans une guerre d'agression extérieure, ce que la constitution interdit. Ces forces du " non ", elles étaient déjà descendues dans la rue au printemps dernier, quand le parlement avait eu à voter l'envoi du premier contingent non-combattant, et la mobilisation a repris ce week-end. Un problème pour Roh, qui, dans l'éventualité où il pourrait organiser son referendum de confiance en décembre, doit à tout prix éviter de décevoir ses électeurs. Au lieu, comme il l'a fait au printemps dernier, de satisfaire les conservateurs, les plus ardents défenseurs de l'alliance Séoul-Washington, qui mettent en avant les retombées en terme de prestige et de contrats de reconstruction que l'envoi de troupes combattantes offriraient à la Corée.

Dans ces conditions, on pourrait se demander pourquoi le chef de l'Etat ne refuse pas tout simplement les sollicitations de Washington. En fait parce que la bienveillance du grand allié est ces temps-ci absolument nécessaire. Sur deux dossiers : premièrement, la crise nucléaire nord-coréenne, dans laquelle Roh ne cesse de demander à Bush plus de souplesse à l'égard du régime nord-coréen, notamment en accordant à ce dernier une garantie de non-agression. Deuxièmement, la négociation en cours sur le repositionnement des bases américaines en Corée, Séoul devant batailler ferme pour éviter une réduction des effectifs du Pentagone sur son sol, ceux-ci étant bien utiles comme force de dissuasion face à la Corée du Nord.

On le sentait depuis la demande américaine en septembre : du fait de ces deux dossiers, Roh ne pouvait dire " non " à George Bush. Il lui fallait juste trouver le moment le moins défavorable. Or, avec une population qui, toujours d'après les sondages, est à 70 % pour envoyer des renforts si ce contingent est placé sous mandat de l'ONU, le vote du conseil de sécurité a été ce moment tant attendu par la Maison Bleue.

Le feuilleton n'est pas terminé pour autant. Se réservant une marge de manœuvre avant son entrevue d'aujourd'hui avec le président Bush, Roh n'a annoncé ni le caractère - combattant ou non - ni l'ampleur du contingent qui sera dépêché. Il souhaite attendre, a-t-il dit, le résultat d'une seconde mission d'évaluation qui doit être envoyée à Mossoul. D'ici là, il y a fort à parier que, dans la rue, anti-guerre et pro-américains fassent plus que jamais entendre leurs cris.

  ¤ Entre Issy et Guro (Séoul) : un nouveau lien d'amitié vers le partenariat concret et durable

Dans le cadre de récente initiative pour un partenariat entre deux Cités, une délégation officielle de District de Guro (Séoul) a été accueillie du 13 au 20 juin 2003 par la ville d'Issy-les-Moulineaux (département Hauts-de-Seine).

C'est à la ville d'Issy-les-Moulineaux que le KLAFIR Paris a fait visiter, au début de l'année 2002, une délégation coréenne composées par plusieurs responsables de chaque collectivité territoriale afin de leurs présenter des réalisations remarquables en matière de réaménagement urbain, non seulement pour sa qualité innovante mais aussi pour sa philosophie d'harmonie entre la modernité et la tradition, l'homme et la nature, l'esthétisme et le pragmatisme. Après ce contact important, un journaliste coréen a fait apparaître un article sur la Ville et sa maire, Monsieur André SANTINI et, par la suite, un District séoulite a manifesté son souhait de nouer un lien amicale avec Issy.

Monsieur KWON Young-gyu, le Directeur Général du KLAFIR Paris, a adressé ce souhait de partenariat à la mairie d'Issy et cela coïncide à la nomination de M. SANTIN en tant que Président du groupe d'Amitié France - Corée à l'Assemblée Nationale. C'est à ce titre que le Président de la République française, Jacques CHIRAC, lui a demandé de représenter la France aux cérémonies d'investiture du nouveau Président sud-coréen, M. ROH Moo-Hyun, en février 2003.

Lors de sa visite en Corée M. SANTINI s'est entretenu avec le Maire du District de Guro, Monsieur YANG Dae-Woong. Les deux maires ont alors évoqué des prochains projets de coopération : échanges de fonctionnaires, rencontres de jeunes, échanges culturels...

C'est dans ce contexte que s'inscrivait la visite, au mois de juin dernier, de M. LEE Sung, Vice-Maire de Guro, et de 3 autres fonctionnaires du District.

Dans les années de 70 et 80, le District de Guro a tenu la première importance dans le développement économique du pays entier avec ses nombreuses usines d'industrie lourde, qui sont suivies depuis quelques années des opérations de restructuration. Le programme du séjour de la délégation de Guro s'appuie sur l'expérience de réaménagement menait par la Ville d'Issy, que l'on considère un succès représentatif de sa mutation. Il comprenait donc une présentation de la Ville et de la mutation socio-économique et urbaine qu'elle a connue depuis une vingtaine d'années (exposés théoriques et visites de sites), les actions entreprises en matière de modernisation de l'Administration (Centre d'appels, services en ligne, Conseil Municipal Interactif, Issy Mobile, ...) ainsi que la politique culturelle mise en oeuvre au niveau municipal.

La délégation de Guro a également participé à une réunion de travaille avec des représentants municipaux d'Issy et des représentants du KLAFIR Paris afin de discuter des modalités concrètes de mise en oeuvre des prochains projets qui seront réalisés dans le cadre du partenariat Issy - Guro. Le déplacement d'une délégation officielle isséenne à Séoul est ainsi prévu pour le 1er octobre prochain, à l'occasion de la fête annuelle du District de Guro. Une semaine de la culture coréenne sera également organisée à Issy-les-Moulineaux, au début du mois d'avril 2004.

Source: Centre Coréen des Collectivités Locales (KLAFIR Paris) e-mail : klafirparis@wanadoo.fr

NDLR: C'est à Issy les Moulineaux que sont basés les artistes coréens des Associations Sonamou et des Arches, proches de France-Corée. Ces artistes ont exposé leurs œuvres au Centre Culturel Coréen de Paris du 8 au 22 octobre 2003: exposition "Mise à Nu" avec le soutien du Centre Coréen des Collectivités Locales (KLAFIR) et en partenariat avec l'Association FRANCE-CORÉE.

¤ Spécial RKI30430 - SRAS : la politique de l'autruche du gouvernement coréen

Le syndrome respiratoire aigu sévère n'a pas atteint la Corée ! " C'est ce que claironnent le gouvernement et son agence sanitaire, l'Institut national de la Santé ou INS, depuis que l'épidémie de pneumonie atypique est devenue globale, franchissant les frontières de la Chine pour gagner notamment Singapour, le Canada, les Etats-Unis, la France et l'Allemagne. A cette exception coréenne, pour le moins étonnante dans un monde où les voyageurs intercontinentaux ont vite fait de transporter avec eux le moindre virus, certains " experts " avancent des explications peu convaincantes. Les Coréens devraient leur immunité à leur habitude de se laver souvent les mains et les dents - ce qui supposerait qu'on soit ici plus propre que dans tous les pays infectés par le SRAS.

Autre explication : le kimchi, condiment de base de la cuisine coréenne mêlant le chou, l'ail et le piment, protégerait de la maladie!!!

Le problème de ces hypothèses, outre leur caractère franchement farfelu et nationaliste, c'est qu'elles négligent un fait très gênant : depuis le 16 avril dernier, plus de dix cas suspects, principalement des Coréens de retour de Chine, ont été placés sous observation, et si certains ont été libérés, d'autres sont toujours dans leur chambre d'hôpital. Avec trois nouveaux cas aujourd'hui, treize patients sont actuellement gardés dans l'isolement. Selon l'Institut national de la Santé, même si certains d'entre eux ont été testés positifs, aucun ne peut être officiellement reconnu comme atteint du SRAS. Explication de ce flou : le test employé en Corée, appelé Amplification en Chaîne par Polymérase ou PCR, ne serait pas entièrement fiable. Le directeur de l'Institut, M. Kim Moon-shik, a même déclaré : " seules quelque 50 % des personnes classées comme cas probables de SRAS à travers le monde ont été testées positives après un examen PCR, ce qui prouve que ce n'est absolument pas une méthode vérifiée pour diagnostiquer le SRAS. "

Cette affirmation, de nombreux scientifiques, notamment coréens, la réfutent : la PCR, technique d'amplification génétique, est un test hypersensible, un des plus performants actuellement disponibles, et il est largement employé pour dépister le SRAS. Il n'est pas étonnant, à cet égard, qu'un débat trop peu médiatisé ait éclaté entre l'INS et des professeurs de faculté coréens, ces derniers estimant qu'il existe des cas avérés de pneumonie atypique parmi les patients gardés en observation. Ce débat serait d'ailleurs à l'origine de la démission de trois épidémiologistes du comité consultatif de l'INS il y a une dizaine de jours, une démission vite annulée et étouffée.

Tous ces éléments laissent à penser que le gouvernement est en train de mener une dangereuse politique de l'autruche. Imitant l'opacité qui a été celle de la Chine dans les premiers temps de l'épidémie, on fait silence sur l'arrivée du syndrome dans le pays pour éviter d'effrayer les investisseurs étrangers. Dans le même temps, on concentre tous les efforts de prévention sur le " risque extérieur ". Débordés de travail, les services de quarantaine aux aéroports ont ainsi été renforcés par des unités médicales de l'armée. Quant au ministère de la Justice, il a décidé d'interdire l'entrée du territoire à tout étranger suspecté d'être atteint du SRAS et, mesure inquiétante du point de vue des droits de l'homme, d'expulser immédiatement les immigrés illégaux venant des régions les plus infectés comme la Chine - qui est précisément le premier pays fournisseur de main-d'œuvre étrangère en Corée du Sud.

Outre qu'elle consiste à mentir aux citoyens, le problème de cette politique aveugle est qu'elle risque justement de provoquer ce qu'elle cherche à prévenir : une panique dans le pays si l'on découvre, du jour au lendemain, peut-être à l'occasion d'un premier décès, qu'une épidémie qu'on croyait endiguée s'est belle et bien infiltrée dans le pays. Et c'est particulièrement préoccupant à l'heure où, avec la fermeture des universités en Chine pour contrer l'épidémie, quelque 10 000 jeunes Coréens étudiant là-bas doivent rentrer en Corée.

Aussi le gouvernement serait-il bien inspiré de ne pas attendre que la pneumonie atypique fasse sa première victime pour afficher plus de transparence. En renforçant encore le dispositif d'isolement qu'en prévision il a heureusement commencé à établir dans treize hôpitaux du pays. Et surtout en informant sereinement la population de ce mal qui après tout, s'il ne peut être soigné, ne tue pas loin de là toutes les personnes qu'il atteint.

 

RKI30414 - Pourquoi Pyongyang dit "oui" à des pourparlers à plusieurs - 14 avril :

C'est la première bonne nouvelle depuis le début de la crise nucléaire en octobre dernier. Samedi, la Corée du Nord a laissé entendre qu'elle n'exigerait plus forcément un dialogue bilatéral avec les Etats-Unis si ceux-ci se montrent prêts à un "changement audacieux " dans leur politique coréenne. Sortie de la bouche d'un simple porte-parole du ministère des Affaires étrangères et citée par l'agence officielle de Pyongyang KCNA, cette petite phrase est celle que la communauté internationale attendait avec impatience.

Elle indique que le régime communiste est prêt sous certaines conditions à engager des négociations impliquant plusieurs parties, comme le lui ont proposé les Etats-Unis et la Corée du Sud. L'ouverture de ce canal de discussion permet d'espérer que la crise ne débouche pas sur une catastrophe, à savoir une attaque préventive américaine contre la Corée du Nord, qui pourrait riposter avec ses armes de destruction massive. De plus, l'acceptation du cadre multilatéral suppose que, dans une certaine mesure, Kim Jong-il respecte quelques règles et principes internationaux de négociation.

Si fragile qu'elle soit, cette première ouverture est une victoire pour la nouvelle équipe que le président Roh a amenée avec lui à la Maison Bleue. Particulièrement pour le ministre des Affaires étrangères Yoon Young-kwan et le conseiller présidentiel à la sécurité nationale Ra Jong-yil. Ces dernières semaines, les deux hommes ont en effet multiplié les visites aux Etats-Unis, au Japon, en Russie et en Chine afin de présenter à ces Etats un plan de résolution les conviant à une table des négociations comprenant également les deux Corées.

Rien pourtant n'aurait été possible sans les démonstrations de force de Washington. En musclant leur dispositif militaire dans la péninsule à l'occasion des grandes manoeuvres sud-coréano-américaines le mois dernier, les Etats-Unis ont montré qu'ils étaient prêts à frapper l'Etat stalinien si celui-ci se montrait trop " voyou ". En écrasant en moins d'un mois l'Etat baassiste de Saddam Hussein, ils ont aussi montré qu'ils en avaient largement la capacité. Une mise en application de la doctrine Bush - éliminer les régimes potentiellement dangereux - qui dit-on a fait fortes impressions sur les dirigeants nord-coréens.

Les concessions que ces derniers semblent prêts à faire aujourd'hui indiquent que la stratégie américaine - laisser Pyongyang s'enfoncer dans une impasse au fur et à mesure de ses provocations militaires - que cette stratégie, donc, a été payante. Dès le début de la guerre en Irak, le régime stalinien a dû interrompre l'escalade, s'arrêtant juste avant deux mouvements considérés comme intolérables par à la fois le Japon et les Etats-Unis : le redémarrage des opérations de retraitement nucléaire dans la centrale de Yongbyon et le test d'un missile balistique longue portée.

D'après de nombreux experts, cette retenue est également due à l'intervention de la Chine, dernier grand allié de la Corée du Nord mais qui ne veut pas, après l'Inde et le Pakistan, d'un nouvel Etat détenteur de la bombe à sa porte. Dans un premier temps, Pékin a laissé son turbulent voisin monter les enchères, espérant obtenir dans l'affaire un recul de la présence militaire américaine dans la région, et n'a commencé à le brider que pour éviter une dégénérescence de la crise en conflit armé. De fait, alors qu'ils soutenaient les nord-Coréens dans leur demande de pourparlers directs avec Washington, les Chinois ont la semaine dernière infléchi leur position, le ministre des Affaires étrangères Li Zhaoxing affirmant même que l'essentiel était d'ouvrir une voie de dialogue quel qu'en soit le format.

Il faut pourtant se garder de crier victoire dès aujourd'hui. Les nord-Coréens l'ont bien indiqué samedi : ils sont prêts à accepter des négociations multipartites mais à la condition expresse d'un changement d'attitude des Etats-Unis. Aucune précision n'a été donnée en la matière mais on sait que depuis des mois Pyongyang réclame de Washington une garantie de sécurité, notamment par le biais d'un traité bilatéral de non-agression. Or il n'est pas du tout certain que l'administration Bush, qui a montré en Irak toute l'intolérance dont elle est capable, soit prête à accepter cette concession pourtant essentielle pour la paix dans la péninsule.

Spécial : RKI30409 - Visite de Yoon à Pékin : la Chine détient-elle les clefs de la crise nucléaire ?

La visite du ministre des Affaires étrangères Yoon Young-kwan à Pékin de jeudi à samedi intervient, alors que les initiatives diplomatiques se multiplient pour trouver enfin une solution diplomatique à la crise nord-coréenne. Séoul, à cet égard, s'est montré particulièrement actif depuis une dizaine de jours. Le chef de la diplomatie sud-coréenne s'est lui-même rendu à Washington et à Tokyo, où il a présenté un plan de résolution sur lequel peu de détails ont été révélés.

On sait pour l'essentiel qu'il s'agit d'un marché proposé à Pyongyang : si le régime stalinien accepte des pourparlers multipartites et gèle son programme nucléaire, alors il pourra discuter avec Washington de garanties sur sa sécurité et négocier une assistance économique conséquente.

C'est ce même plan, qualifié "d'intéressant" par Colin Powell, que Yoon doit demain présenter à son homologue Li Zhaoxing ainsi que très probablement au nouveau président Hu Jintao et à divers hauts responsables chinois. La réaction de Pékin pourrait être déterminante.

Il semble en effet que la crise nord-coréenne soit arrivée à un point de maturation. Le régime de Pyongyang, dont on redoutait qu'il ne profite de la guerre en Irak pour renouveler ses provocations, s'est au contraire montré singulièrement calme depuis le début du conflit. Soit parce que Kim Jong-il a été impressionné par les images de la machine de guerre américaine progressant vers Bagdad, soit parce que le leader nord-coréen a écouté les conseils d'apaisement de son grand voisin chinois.

Autre élément de maturation, le Conseil de sécurité des Nations-Unies se réunit aujourd'hui pour discuter de la décision prise par Pyongyang de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire, décision qui doit prendre effet vendredi. Les nord-Coréens ont suffisamment prévenu la communauté internationale : l'adoption de sanctions à son encontre sera considérée comme un acte de guerre. Cela a peu de risques de se produire, la Chine, membre permanent du Conseil, ayant réaffirmé hier son opposition à une telle mesure, promue par contre par les Américains.

Au vu de cette réaction, on pourrait estimer que Pékin continue à soutenir son turbulent allié nord-coréen, notamment dans sa demande de discussions bialtérales avec Washington. Jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante le mois dernier, la Chine avait semblé bien peu désireuse d'intervenir pour calmer les ambitions nucléaires de Pyongyang, ambitions dont elle se sert pour faire reculer l'influence américaine en Asie de l'Est. Depuis deux ou trois semaines, ce n'est plus tout à fait le cas. Les Chinois semblent en effet prêts à accepter un traitement du contentieux nord-coréen par le biais de négociations à six, qui les verraient siéger aux côtés des nord et sud-Coréens, des Russes, des Japonais et bien sûr des Américains.

Un changement d'attitude qui peut avoir plusieurs explications. Alors que Jiang Zemin a été remplacé à la tête du pays par Hu Jintao, la Chine est fragilisée sur la scène internationale par deux événements : le SRAS, épidémie mondiale née sur son territoire et qu'elle n'a pas su maîtriser, et la guerre en Irak, décidée par les Etats-Unis en se passant de son avis au Conseil de sécurité. On peut y ajouter l'échec de sa tentative d'éloigner la Corée du Sud de Washington en utilisant pour cela le chantage nucléaire nord-coréen. A l'inverse, on peut estimer que les Chinois ont laissé le régime de Kim Jong-il pousser ce chantage aussi loin qu'ils le souhaitaient eux-même. Ils peuvent désormais sortir de leur prétendue passivité et jouer les médiateurs pour faire accepter à toutes les parties une voix moyenne de négociations. Ni dialogue bilatéral - l'administration Bush ne veut pas entendre parler - ni mise au pilori de la Corée du Nord devant les Nations-Unies. Pivot d'une discussion impliquant six Etats, la Chine pourrait plus facilement y pousser ses pions. L'une des demandes de Pyongyang - la baisse de la " menace ", entendez de la présence américaine dans la région - n'est en effet pas sans intéresser la plus grande puissance militaire en Asie.

Bien que pour des raisons différentes, c'est aussi une telle voie moyenne de discussion que Séoul doit demain proposer à Pékin. Autant dire que le plan de résolution de l'administration Roh Moo-hyun risque d'y trouver des oreilles attentives. Oui mais jusqu'à quel point ?

En février, les Chinois auraient coupé pendant 3 jours un gazoduc alimentant la Corée du Nord pour convaincre celle-ci de mettre un terme à ses provocations militaires. Reste à savoir si Pékin est prêt à renouveler ce type d'opération pour amener, enfin, le régime de Kim Jong-il à la table des négociations. RKI 9 avril.

RFI - Chronique Asie, 08/04/2003 - Corée du Nord, la tentation de l’isolement :

La Corée du Nord se crispe chaque jour davantage. Après son retrait du TNP, après la reprise annoncée de son programme de missiles balistiques et de son programme nucléaire, ce pays vient de franchir un pas de plus vers un isolement total. En effet, le gel du dialogue entre les deux Corées, à deux jours d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur la crise nucléaire dans la péninsule, signifie que désormais le dernier canal officiel de communication avec Pyongyang encore ouvert risque d’être définitivement fermé.

Il est vrai que le rapprochement du Nord et du Sud, lancé il y a trois ans par l’ancien président sud coréen Kim Dae Jung, sous l’appellation de «politique du rayon de soleil» avait ses limites. Il donnait même parfois l’impression de n’être qu’un dialogue de sourds. Mais ces rencontres permettaient d’espérer qu’un jour la crise inter-coréenne, héritée de la guerre froide, serait résolue par la négociation. Pour le nouveau président sud-coréen Roh Moo-yung, qui a pris ses fonctions au début de l’année, il n’y avait pas d’autre alternative pour aboutir à la reconnaissance mutuelle et à la paix que la poursuite de la coopération avec le Nord.

Après l’arrivée de George Bush à la Maison Blanche, le processus de détente amorcé à Pyongyang lors du sommet historique de juin 2000 a été stoppé net. Classée dans l’axe du mal par le président américain avec l’Irak et l’Iran, la Corée du nord a perdu tout espoir d’obtenir l’ouverture d’un dialogue bilatéral qui devait conduire à la reconnaissance du régime de Kim Il Sung par Washington. Compte tenu du refus du président américain de négocier un traité de non-agression, le régime nord-coréen s’est senti menacé, est devenu agressif et a multiplié les provocations.

Cette fuite en avant est symptomatique du climat paranoïaque qui règne à Pyongyang aujourd’hui. La décision de saisir le Conseil de Sécurité sur la question nucléaire dans la péninsule ne peut qu’aggraver les choses, tout comme les déclarations de l’émissaire des Nations Unies pour la Corée du Nord Maurice Strong : il a affirmé la semaine dernière qu’une guerre entre Washington et Pyongyang est «entièrement possible». Il a prédit également que si des sanctions étaient adoptées par l’ONU lors de réunion du Conseil de sécurité mercredi, elles seraient perçues par la Corée du Nord comme «un acte de guerre».

Any BOURRIER - ©RFI.

 

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