Cahiers de Corée N°4 - Morceaux choisis (3) Quatre poèmes de Kim Ji-ha KIM Ji-ha

Éclosion corps au ciel de nuit une à une apparaissent les étoiles bleues au sexe au nombril au cerveau brûlé jusqu'à la mort l'arbre de mon âme en moi repousse et je m'incarne en lune puis apparaît au dessus de l'arbre amour dis-moi le subtil moment de la naissance d'un violent coup de pied je vais éclore renaître à l'univers renaissance !
         
Restant sur une soif brûlante à l'aube dans une ruelle j'écris ton nom démocratie ! déjà longtemps que je t'ai oubliée déjà trop longtemps que mes jambes t'ont oubliée mais il reste encore une qui se souvient de toi cette soif de toi tout au fond de mon cœur dansant toujours dans ma mémoire et j'écris ton nom à mon insu démocratie ! à l'aube quelque part dans une ruelle sur un pas un sifflement une porte frappée sur un cri d'effroi une syllabe si longue sur un gémissement une lamentation un soupir profond sur mon cœur étreint sur ton nom qui s'écrit à la terre sur l'éblouissement de ton nom mais seul resurgit la douleur de la vie resurgit la mémoire d'une liberté pleine remonte les visages sanglants des amis arrêtés par les mains tremblantes le cœur tremblant tremblant d'une colère noire ton nom que j'écris à la craie sur ce panneau retenant mes pleurs j'écris ton nom à mon insu par une soif brûlante par une soif brûlante que vive la démocratie

         
         
         
         

         
         
Montagne vide montagne vide personne ne grimpe plus cette montagne vide le soleil et le vent se heurtent et pleurent dans la montagne nue solitaire ah! montagne vide maintenant même mort ou disparu dans un cercueil on ne peut partir pour cette montagne lointaine montagne vide trop longue la lutte au soleil de midi et trop exténuante maintenant se cache dans la terre profonde toi la braise dans la terre profonde dans cette montagne silencieuse personne ne sait que demain tu seras une flamme et toi qui hurle une poignée de terre à la main mort dans cette montagne où tu mourras toujours mort dans cette montagne dans cette montagne vide ah ! aujourd'hui tu peux être une flamme demain tu peux être un pin si jeune si vert

         
         
Tourment profond au printemps voir de près s'ébranler la tige d'une fleur du fond de la terre s'élance et surgit l'énergie vers le haut jaillissante puis s'épanouit se répand se disperse moi aussi je m'ébranle demain aller à la campagne aller vider son cœur et s'épanouir
Poèmes traduits par Park Ga-jin, Park Mi-rim et Yang Jin-seong

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