Le Coréen de poche
ASSIMIL 2002 Adaptation par André Fabre professeur émérite de l'université Qyzylorda du Kazakhstan et de l'INALCO

Extrait de "Culture Coréenne" N° 61 - août 2002

ASSIMIL 2002, 166 Page. La version originale de cet ouvrage est parue en allemand sous le titre Koreanisch für Globetrotter. L'adaptation française est d'André Fabre, professeur émérite de coréen et auteur de plusieurs ouvrages sur la Corée.


Le coréen ? ...c'est dans la poche !

Par André Fabre

Le regain d'intérêt pour la Corée du Sud, provoqué en partie par le Mondial de football, a eu pour effet secondaire de garnir la devanture des librairies de nouveaux ouvrages consacrés à cette partie de l'Asie que les Français connaissent peu. C'est parmi ces "nouveaux nés" que l'on trouve Le coréen de poche.

Ce petit livre se veut de dimensions modestes, puisqu'il doit se glisser dans la poche du voyageur qui a décidé d'aller plus loin que les dépliants touristiques, mais son ambition est plus grande: permettre à l'explorateur du Matin Calme de communiquer dans la langue de ses habitants. Vaste programme direz-vous? Pas du tout! D'autant plus que l'ouvrage se prête à plusieurs degrés d'utilisation. Ceux qui sont pressés trouveront sur les rabats de la couverture une liste de mots utiles ainsi qu'un menu type en écriture coréenne avec transcription en alphabeth latin et traduction française. Il suffit de montrer du doigt ce que l'on veut, pas de problème! Pour ceux qui sont désireux de communiquer plus amplement, le livre se présente sous une vingtaine de rubriques: l'arrivée, se présenter, l'hébergement, boire et manger, etc. Il présente qussi les phrases indispensables ainsi qu'un lexique de base. Ce "kit" pratique est, en outre, précédé d'un précis de grammaire coréenne et sui vi de deux lexiques : coréen-français et français-coréen.

Enfin, pour ceux qui sont vraiment curieux de découvrir les Coréens, ce petit livre est une bonne surprise : une part importante de l'ouvrage est consacré à l'apprnetissage du "savoir-vivre" local. Comment dire bonjour ? Quelle attitude doit-on avoir ? Quels sont les gestes à faire... et à ne pas faire ? Comment faire comprendre qu'on est autre chose qu'un touriste indifférent ? Jusqu'à quel niveau peut-on marchander ? Comment refuser une proposition sans froisser l'autre ? Pour prendre sa nourriture, y a-t-il une alternative aux baguettes ? Si je suis debout avec un sac dans le métro, puis-je demander à la personne qui est assise en face de moi de le prendre sur ses genoux?

Ce "mini-manuel" va donc plus loin que le dépannage linguistique. Il trace des pistes qui permettent d'avoir accès à la mentalité des Coréens et à leur réaction en face d'un étranger, facilitant ainsi notablement les premiers contacts. Plus qu'un simple guide de conversation pour gens préssés, c'est un véritable tremplin pour l'entrée en connaissance du pays du Matin Calme et de sa culture.

Ceux qui savent qu'une langue, ce n'est pas seulement un répertoire de mots qu'il faut connaître, qu'une culture ne se borne pas à une liste d'œuvres d'art et de monuments qu'on se doit de parcourir ne seront pas déçus. 

Partir en Corée, c'est découvrir un peu, beaucoup et davantage si on a le coréen dans la poche!

André FABRE


Un extrait du livre "Le coréen de poche" 
CONVERSATION 
Quelques règles de savoir-vivre 

Si vous avez déjà consulté la grammaire avant de parcourir cette rubrique, vous avez pu constater que la politesse et la déférence occupent une place très importante dans la vie et la langue coréennes. Voyons maintenant quelques règles de base.

Lors d'une première rencontre, il faut garder en mémoire deux choses primordiales: la société sud- coréenne est très hiérarchisée et les Sud-Coréens ont un sens très aigu des relations interpersonnelles. Ils sont très attentifs non seulement à la façon dont on leur parle, mais aussi à l'attitude que l'on adopte en les abordant. Il y a pour cela un mot: nunch'i, qui peut se traduire par "flair", intuition, première impression née du reflet dans l'œil de l'interlocuteur. Aussi, inutile de débiter des amabilités avec un sourire de star si celui à qui vous vous adressez sent que vous n'en avez rien à faire de lui, que vous le traitez avec indifférence, voire avec mépris. Encore moins que d'autres pays, la Corée du Sud n'est pas une vitrine exotique avec des mannequins qui bougent pour faire vrai. Attention donc à la façon de rencontrer les gens et de vous adresser à eux. Votre attitude aura beaucoup plus de poids que vos mots dans le succès de la prise de contact.

Règle n° 1 : s'efforcer d'avoir l'air détendu, avenant, sourire (sans trop forcer), s'incliner légèrement en adressant la parole. Eviter de faire de grands signes: la Corée du Sud est un pays où le "langage du corps" est plutôt limité... pas celui du regard par contre!

Règle n° 2 : ne jamais s'énerver, même si, en Occident, la situation mériterait qu'on le fasse. Garder toujours son calme, parler doucement, ce qui n'empêche pas d'être ferme s' il le faut. Dès que vous sentez un blocage, une gêne, n'hésitez pas à vous fendre d'un petit rire du style "C'est des choses qui arrivent " ou "On va bien trouver une solution!". Dans la plupart des cas, cela vous permettra de débloquer la situation et de trouver une issue.

Règle n° 3 : ce sera peut-être difficile les premiers jours, mais dès que vous aurez assimilé la façon de parler des gens, parlez le plus expressivement possible. Des mots aussi simples que yôboseyo ou kamsaha-pni-ta kam-sa-ham-ni-da "merci" peuvent avec la bonne intonation, changer du tout au tout la communication.

Règle n° 4 : faire preuve de beaucoup de patience et ne pas rechigner à répéter cent fois la même chose.N'oubliez pas un élément capital du contexte local: avec une frontière imperméable au Nord et des mers sur les trois autres côtés, la Corée du Sud est une île. Ceci veut dire que les contacts avec les étrangers sont restreints, d'où la curiosité qu'ils suscitent. En outre, vu la complexité des relations interpersonnelles dans une société hiérarchisée, il vaut mieux savoir à qui on a à faire pour s'éviter des ennuis. Enfin, et c'est l'aspect le plus sympathique des questions dont vous serez l'objet - et qui pourront vous paraître parfois fastidieuses -, cela prouve qu'on s'intéresse à vous, que vous n'êtes pas le touriste-denrée, le pigeon. Alors, mieux vaut y laisser un peu de sa salive plutôt que des plumes!

 


Extrait de la revue "Culture Coréenne" N°61 - Août 2002
Directeur de la publication: SOHN Woo-hyun
Rédacteur en Chef: Georges ARSENIJEVIC
   Centre Culturel Coréen  - Ambassade de Corée en France
   
   FRANCE-CORÉE - L.ROCHOTTE Septembre 2002

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