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"Le Billet de France-Corée" N°50 du 9 juin 2003
CONTENU DE CE NUMÉRO :
- ANNONCES et COMMUNIQUÉS :
- Nouveau service aux internautes : RCI en 4 langues sur PDA depuis le 12 mai
- New York Séoul: anniversaire de la mort des deux écolières coréennes 14 juin
- Demi-journée d'études sur la Corée des doctorants (AFPEC, LEC, CRC) Paris 25 juin
- Séminaire KOTRA/HEC Eurasia Institute sur la nouvelle Corée - 26 juin 2003
- CULTURE :
- Nicolas Philibert conjugue "Etre et Avoir" en Corée
- Exposition de peintures et photographies 4 au 18 juin CCC à Paris
- NOUVEAUX LIVRES :
- Eric BIDET: "Corée du sud, économie sociale et société civile"
- Eun-ja KANG: "Le Bonze et la femme transie"
- LEE Ho-Chul "Gens du Sud, Gens du Nord : quand la Corée fut divisée"
- ÉCONOMIE :
- La lettre de Corée d'avril de la KOTRA Paris est en ligne
- Rencontres industrielles franco-coréennes - 23 au 27 juin 2003
- La CHRONIQUE ASIE de RFI du 6 juin: Tienanmen après 14 ans...
- BRÈVES
- La 11ème Conférence Internationale contre la Corruption s'est tenue à Séoul du 18 au 23 mai
- Un point de vue français sur la crise nucléaire coréenne
- Le G8 demande à Pyongyang de démanteler son programme d'armement nucléaire
SPÉCIAL - Mémoire Guerre de Corée: 50 ans ont passé - Première partie.
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- ANNONCES et COMMUNIQUÉS
¤ Nouveau : RCI en 4 langues sur PDA : En mai dernier, RKI, filiale de KBS, a lancé son " Nouveau Service PDA ". Il apporte aux internautes possesseurs de PDA une meilleure réception en quatre langues : français, anglais, allemand et espagnol.
Si vous êtes intéressés par des informations fraîches et diversifiées, couvrant la politique, l'économie et les relations intercoréennes, alors n'hésitez pas à vous brancher sur leur "Nouveau Service PDA".
<<Four Languages URL>>
- English : http://rki.kbs.co.kr/pda/e_pda_index.asp
- French : http://rki.kbs.co.kr/pda/f_pda_index.asp
- German : http://rki.kbs.co.kr/pda/g_pda_index.asp
- Spanish : http://rki.kbs.co.kr/pda/s_pda_index.asp
¤ Candlelight Rally for Peace in Korea & Korean Self-Determination in Memory of Two Korean Girls Killed by U.S. Military Vehicle
Saturday, June 14, 2003, 7 PM - In front of The White House, Washington, DC
To mark the first anniversary of the deaths of the two schoolchildren by a military vehicle driven by U.S. soldiers in South Korea, Korean organizers have launched an international grassroots movement to gather 100,000 participants for the commemoration events, which will include massive candlelight rally in Seoul and in other cities, as well as dedication of a monument in remembrance of the two 14-year-old girls, Hyo-soon and Mi-sun. Organizers in the U.S. will be holding a candlelight rally in front of the White House on June 14.
As you've seen through the media, the two girls' deaths, and the subsequent unjust acquittals of U.S. soldiers involved in the incident, sparked massive demonstrations and wide and growing grassroots movement, highlighting the urgent need for change in the status of U.S. armed forces in Korea and the Korean people's demand for self-determination and peace in Korea. Please join us in the candlelight rally in front of the White House on the June 14 evening.
Newsletter : newyorkseoul@lb.bcentral.com du 6 juin
Contact : mhan@newyorkseoul.com
¤ L'Association Française pour l'Étude de la Corée (AFPEC), le Laboratoire Études Coréennes (LEC), et le Centre de Recherches sur la Corée (CRC)
Organisent une : Demi- journée d'études sur la Corée des doctorants , le mercredi 25 juin 2003 de 14 h à 17 h salon du 1er étage - 22, avenue du Président WILSON Paris 16e
- 14 h -15 h : Isabelle SANCHO, doctorante, INALCO, LEC.
La notion de ch|ngshim chez Yi I (Yulgok; 1536-1584) : une lecture néo-confucéenne coréenne de la Grande Etude. Discutant : Daniel BOUCHEZ.
- 15 h -16 h : Eunsil YIM, doctorante, EHESS, LEC, LIAOS
Au-delà de l'ethnicité : réalités, enjeux et stratégies de la minorité coréenne dans le Kazakhstan post-soviétique. Discutant : Alexandre GUILLEMOZ
- 16 h -17 h : Hui-Yeon KIM, doctorante, EHESS, LEC, CEIFR
Etude des églises protestantes coréennes à Paris et dans la région parisienne. Discutant : Alexandre GUILLEMOZ
¤ Séminaire KOTRA/HEC Eurasia Institute sur la nouvelle Corée -
Le 26 juin 2003 de 9h à 13h, KOTRA Paris et HEC Eurasia Institute organise au Centre de Conférence Etoile Saint Honoré sis 25, rue Balzac 75008 Paris un séminaire réunissant des experts coréens et des hommes d'entreprises autour du Président Kim Chulsu, ancien Ministre du Commerce et ancien Directeur Général Adjoint de l'OMC venu vous présenter la nouvelle Corée, les opportunités d'affaire et d'investissement.
- CULTURE
¤ Nicolas Philibert conjugue "Etre et Avoir" en Corée
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Le réalisateur Nicolas Philibert, est venu à Séoul en mai pour y lancer son film " Etre et avoir ". Un documentaire qui a connu en France un succès inespéré avec un sujet simple et poétique : la vie d'une "classe unique" regroupant autour du même maître tous les enfants du même village, de la maternelle au CM2, quelque part au cur de l'Auvergne. |
¤ Exposition de peintures et photographies 4 au 18 juin CCC à Paris
Exposition de peintures par DAH IN et de photographies par JUMI BAE au Centre Culturel Coréen, 2, avenue d'Iéna 75116 PARIS
Tél +33 (0) 147 20 83 86 / 20 84 15 . Email ccc-f@wanadoo.fr
- NOUVEAUX LIVRES
¤ Eric BIDET: "Corée du sud, économie sociale et société civile", L'Harmattan, 2003.
"L'émergence d'une société civile organisée au niveau mondial pèse de plus en plus sur les décisions économiques et politiques. Dans la sphère économique, elle a consacré l'émergence d'un troisième pôle -le tiers-secteur- à côté des pôles public et marchand. Quels sont la place, le rôle et les caractéristiques de la société civle dans le contexte économique sud-coréen marqué par la récente crise économique et financière qui a frappé le pays ? L'auteur répond à cette question en puisant dans l'histoire politique sud-coréenne (une démocratisation très récente mettant un terme à une succession de régimes dictatoriaux autoritaires et répressifs) et dans certains aspects culturels propres à la Corée (notamment une orientation encore profondément marquée par la culture confucianiste)."
(Note du webmestre: Éric BIDET est également collaborateur régulier des "Cahiers de Corée" cahiersdecoree@yahoo.fr et du CRC à l'EHESS centrecoree@ehess.fr .)
¤ Eun-ja KANG: "Le Bonze et la femme transie" , Fayard, 2003, 203 pages
"COOL LE BONZE... Imaginez une universitaire française vivant à Séoul qui raconterait en coréen la fable édifiante d'un bénédictin dissipé. Vous aurez une idée de la singularité du roman d'Eun-ja KANG, et la curiosité qu'il éveille : cette Coréenne de 37 ans, installée en France, a choisi d'écrire en français l'histoire d'un bonze au Pays du Matin calme, imprégnée des valeurs et de la culture de son pays. Le métissage est plaisant. Tae Mann, un jeune homme paresseux, lubrique et un peu fripouille, décide d'embrasser la vie religieuse avec l'espoir de se la couler douce aux frais de son temple. Il doit pourtant en payer le prix: la soumission aux règles de la communauté. Il peste et râle, multiplie les escapades luxurieuses hors du temple, prélève sa dîme dans les coffres... 'Celui qui débute avec des plaintes et des doutes réussit parfois mieux que celui qui commence plein de certitudes' prétend un moine du temple. Tae Mann, sceptique, reste récalcitrant jusqu'au jour où il sauve une jeune fille mourante. La voie de la sérénité commence alors à lui paraître, petit à petit, moins saugrenue. Ce joli conte boudhique, plein d'humour et de grâce, est servi par une écriture légère, parfois agréablement naïve. Une mesure d'exotisme, une mesure de sagesse, voilà un bon coktail pour commencer les beaux-jours".
Claire ROSTAN (ELLE - magazine). Merci à Ben Rades.
¤ LEE Ho-Chul "Gens du Sud, Gens du Nord : quand la Corée fut divisée"
Traduit du coréen par Eun-Sook CHOI et Pierre CHABAL (Université du HAVRE). Éditions "Autres Temps", Marseille. http://www.autrestempseditions.com .
Mail editions.autrestemps@free.fr - Plus, bientôt sur notre site.
(Pierre CHABAL est membre du Conseil de direction de l'Association France-Corée. Voir aussi en rubrique "Brèves")
- ÉCONOMIE
¤ La "lettre de Corée", revue de presse de la KOTRA Paris d'avril est en ligne
Principaux titres :
- EUCCK to set up business center in NK this year
- La Corée du Sud craint une fuite massive des investisseurs étrangers
- Seriously wired - broadband, broadband everywhere
- Korea test bed for new wireless technology
- Premiers tests pour la monnaie infrarouge
- Government unveils plan to promote nanotech
- Contre étiquette des produits alimentaires
- Mention de la date de péremption pour certains cosmétiques
- First export of aircraft goes to Indonesia
- Satellite cities to be built near Seoul
- Samsung eyes plant in Poland or Czech republic
- Samsung lancera sa JV avec Totalfina-Elf en juillet
- Le Crédit Agricole démarre ses activités de gestion de portefeuille en Corée
- STMicroelectronics s'allie à Hynix dans les mémoires flash
- Pernod Ricard Korea unveils new 17-year whisky
¤ Rencontres industrielles franco-coréennes - 23 au 27 juin 2003
UBIFRANCE et la Mission Economique de Séoul organisent du 23 au 27 juin 2003, des Rencontres industrielles franco-coréennes dédiées aux équipements automobiles. Cette manifestation s'articule autour d'un programme qui comprendra : un séminaire d'information, la visite de l'usine de Renault Samsung Motors à Pusan, des rendez-vous individuels dans le cadre du programme bilatéral de Partenariat Industriel et Technologique (PIT) qui s'étaleront sur deux jours. Cette opération est mise en place avec le soutien de la DIGITIP (Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie), du KOTRA (Korea Trade Center) et de la KAICA ( Korea Auto Industry Coop. Association), en laision avec le CLIFA (Comité de Liaison des Fournisseurs de l'automobile). Pour toute information merci de prendre contact avec : mgermain@ubifrance.com
- CHRONIQUE Asie
¤ Tiananmen, pas de révision du verdict officiel : Des évènements qui ont secoué la Chine au printemps 1989, il restera toujours le souvenir d'un homme seul et désarmé, un sac en plastique à la main, au milieu de la place Tiananmen, face à l'armée populaire du peuple. Il avait l'air de vouloir contenir tout seul la file des chars qui s'approchaient. Des chars où se trouvaient les responsables de l'un des massacres les plus terribles commis par des chinois à l'encontre d'autres chinois.
Quatorze ans après la fin du printemps de Pékin, la blessure est toujours ouverte et le pouvoir toujours aussi sourd aux appels des démocrates, qui demandent une révision du verdict officiel. Selon ce verdict, le massacre de quelques milliers de jeunes sur la plus grande place de Pékin, "était justifié par la nécessité de la répression des troubles révolutionnaires". Au nombre, déjà élevé, d'étudiants fusillés dans la nuit du 4 Juin 1989, sont venus s'ajouter environ 500 personnes, emprisonnées à la suite de procès expéditifs et inéquitables.
Et pourtant, l'arrivée aux commandes, en mars, de la quatrième génération de dirigeants politiques depuis la prise du pouvoir par les communistes, en 1949, avait éveillé l'espoir d'un fléchissement des autorités. Hu Jintao et, surtout, le premier ministre Wen Jiabao, semblaient vouloir faire évoluer la politique chinoise. La présence de réformateurs au sein de l'appareil du parti était, elle aussi, annonciatrice de changements. Mais ce ne fut pas le cas : quatre dissidents ont été récemment condamnés à des peines de huit et dix ans de prison pour leurs écrits publiés sur Internet.
Le gouvernement chinois n'est visiblement pas prêt à reconnaître sa lourde responsabilité lors de ces évènements. Et il ne pourra pas le faire tant que le parti communiste sera le maître du pays. Le mouvement étudiant et citadin du printemps 1989 a été suscité par une situation insupportable : les avantages excessifs de l'appareil et la corruption du régime. L'écrasement du mouvement par la répression puis, à partir de 1992, sa défaite politique suite à l'adhésion de la société chinoise à la croissance et à l'économie de marché, ont fait naître un double compromis. A la population, le pouvoir a demandé l'obéissance en échange de l'élévation du niveau de vie. Au parti, il a offert de nouveau privilèges en échange de l'acceptation de l'ouverture économique.
Ce double compromis est aujourd'hui la loi implicite du régime communiste chinois. Et cette loi ne changera pas, à moins que des jeunes audacieux ne décident un jour, quelque part dans les montagnes du Hunan, d' entreprendre une autre longue marche. - Any BOURRIER ©RFI.
- BRÉVES
¤ La lutte anti-corruption
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Du 25 au 31 mai, plus de 1 000 spécialistes de la lutte anti-corruption venus de plus de 150 pays se sont rassemblés à Séoul, pour participer à la SACC (Seoul Anti-Corruption Conference) : une conférence qui regroupe pour la première fois l'IACC (la Conférence Internationale sur l'Anti-Corruption) qui fête sa 11ème édition et le Forum Global, qui n'en est qu'à sa 3ème. Parmi les participants, de nombreux francophones comme Stan Cutzach, du secrétariat de Transparency International, l'ONG anti-corruption qui a co-organisé l'événement: Séoulscope 29 mai. |
On nous prie d'insèrer :
" Cher Monsieur Rochotte,
Je tiens à vous remercier pour votre aide. Je tiens à faire passer ce petit mot de remerciement aux autorités coréennes dans le prochain Billet de France Corée
Nous n'avons reçu aucune réponse de sponsors pour le forum des jeunes. Toutefois, cela n'a pas empêché la 11e conférence internationale contre la corruption qui s'est tenue au COEX de Séoul du 25 au 28 mai 2003 d'avoir été un grand succès. Nous tenons à remercier les autorités coréennes, MM. le Président de la République, le Premier Ministre, le maire de Séoul, le ministre de la Justice pour l'honneur qu'ils nous ont fait d'avoir bien voulu assister à la conférence. L'organisation a été parfaite en tous points et a permis des avancées significatives dans la lutte contre la corruption.
Fabrice Serodes - ICD"
http://www.culturaldiplomacy.org . Mail: serodes@ens.fr et donfried@culturaldiplomacy.org
¤ Pierre CHABAL : Un point de vue français sur la crise nucléaire coréenne
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Depuis la fin de la guerre en Irak, c'est la question internationale la plus dangereuse. Difficile pourtant d'y voir clair dans cette lutte diplomatique qui implique, outre les deux Corées, les quatre principales puissances et économies mondiales : les Etats-Unis et la Chine, plus le Japon et la Russie. Pour comprendre leurs enjeux, rencontre avec un des rares spécialistes français de la question, Pierre Chabal, politologue et maître de conférence à l'Université du Havre. |
Note du webmestre : Pierre CHABAL est membre du Conseil de Direction de l'Association France-Corée. Il a donné cet interview à KBS/RKI Séoulscope (M. LATHUILLIÈRE) dans le cadre d'un séjour en Corée qui avait pour objet:
- des enseignements à l'université InHa, partenaire de l'Université du Havre - Maison de la Corée (mission ministérielle)
- des conférences:
La quatrième conférence internationale des économistes organisée par les universités du Havre et d'InHa aura lieu à InHa début octobre 2003.
E-mail pierre.chabal@univ-lehavre.fr
¤ Le G8 demande à Pyongyang de démanteler son programme d'armement nucléaire
A Evian, en France, où s'est clôturé le sommet du G8, les chefs d'Etat et de gouvernement de huit pays les plus puissants de la planète ont exhorté hier la Corée du Nord et l'Iran à abandonner leurs ambitions nucléaires et à coopérer avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique : la prolifération des armes de destruction massive constitue en effet selon eux un "danger croissant". Le G8 a notamment demandé à Pyongyang de démanteler son programme d'armement de manière visible, vérifiable et irréversible, qualifiant cela de mesure de base pour un règlement global et pacifique de la crise nucléaire.
En Juillet sera commémoré le cinquantenaire de la cessation des hostilités de cette guerre fratricide qui occasionna les pires souffrances pour le peuple coréen.
Puisse les générations actuelles ne plus jamais connaître une telle abomination.
- PREMIÈRE PARTIE : "Such assistance as may be necessary..."
Ce ne fut pas appelé une "Guerre". Mais une "action de police" sur la péninsule coréenne, certes ressentie comme une vraie guerre par les hommes et les femmes qui y furent engagés, une sale guerre, une guerre effrayante, de 1950 à 1953. Un demi million de Sud-Coréens et d'autres combattants des forces de l'ONU tombèrent. Dans les Forces de l'ONU, c'est, entr'autres pour les Britanniques: 1.065 Tués, 2.593 blessés, 702 prisonniers; pour les Français: 287 Tués (dont 17 Coréens), 1.350 Blessés, 7 Disparus, 12 Prisonniers; pour les Néerlandais: 116 Tués, 463 blessés, 3 disparus, 1 prisonnier... Plus de 54.000 Américains moururent dans ce conflit. Plus d'un million de GI's et de leurs Alliés furent blessés, marqués à jamais par leurs cauchemars et par leurs terrifiants souvenirs . Ce fut la dernière guerre de fantassins, face à un ennemi mugissant, submergeant tout, attaquant en force, baïonnette contre baïonnette. Les dernières tranchées. Les derniers trous de tirailleurs. La dernière guerre en noir-et-blanc. Regardez bien les photos de guerre couleur cendre, regardez les yeux charbonnés de ces soldats, submergés de fatigue et miroitant de larmes. Mais d'une résolution d'acier. Les ans ont estompé le souvenir de cette époque. Nous l'avions appelé la "Guerre oubliée", The Forgotten War.
C'était une querelle lointaine, un point chaud fâcheux dans une Guerre Froide, menée à la fois à coup de discours par les diplomates et à coups de fusil par l'infanterie. Pour les enfants à l'école, Mac ARTHUR, RIDGWAY, CLARK, sont des vieux types, morts, et encore faut-il que leurs noms aient été retenus. Les Vétérans d' INCHON et de la Poche de PUSAN, ceux du "Bol de Punch", du piton de la "Côte de Porc", ceux des crêtes du "Crève-cur", et ceux de cent autres lieux en CORÉE plus bourbeux, plus infects et plus gelés les uns que les autres, se sont dissous dans les mémoires ou s'en sont allés
Regardée à travers les lunettes de l'Histoire mondiale seulement deux générations après celle de ses Combattants et de ses Morts, la guerre de Corée parait si limitée, si maîtrisée. Si peu marquante. Trois courtes années. Quelques kilomètres carrés de pays dont les combats ne débordèrent point. Certes, ce fut le théâtre d'intrigues internationales dignes de Machiavel, et sans aucun doute, de simagrées politiques interminables ; ce fut aussi la crainte du spectre de la guerre atomique. La ligne des 38 degrés de latitude Nord ne figurait même pas sur la plupart des cartes, ce n'était pas une limite, pas plus qu'une frontière naturelle et encore moins une ligne stratégique de défense. Mais le Gouvernement U.S. qui était très nerveux quant à l'expansion soviètique dans le Pacifique, se mit à proposer que, comme çà, ce royaume opprimé depuis si longtemps par le Japon, soit coupé en deux à hauteur du 38ème parallèle dès que la guerre serait gagnée.
Selon l'historien militaire Clay BLAIR "un colonel du Pentagone contempla une carte scolaire pendant une petite demi-heure, et, avec un complet dédain pour la topographie, pour les lignes commerciales ou de communication, pour les limites des institutions politiques ou juridiques locales ainsi que pour celles des propriètés foncières, proposa de trancher le pays en deux à hauteur du 38éme parallèle". L'astuce de l'Amérique était de confier l'occupation de la la moité nord à l'Union Soviètique, alliée de la dernière heure dans la guerre contre le Japon, tandis que les États Unis occuperaient la partie sud, dans le but de désarmer les Japonais et de préparer le chemin à d'éventuelles élections libres en Corée susceptibles de conduire à la réunification d'un pays si longtemps opprimé.
Le lendemain même du jour de la Victoire, les troupes soviètiques pénétrèrent en Corée avançant jusqu'à la ligne arbitraire de démarcation ainsi imaginée. Elles se mirent aussitôt à couper les lignes de téléphone et de chemin de fer, les voies de communication etc., et entreprirent de stopper les mouvements de personnes du Nord vers le Sud.
La toute novice ORGANISATION DES NATIONS UNIES fut chargée d'appeler à des élections génèrales dans l'ensemble du pays. Les Soviets, provocateurs, refusèrent catégoriquement et l'ONU se contenta d'organiser des élections dans le Sud. C'est ainsi que SYGMANN RHEE, qui avait si longtemps lutté dans son exil, à SHANGAÏ, pour chasser l'occupant japonais de sa Patrie, fut placé à la tête d'une très théorique République de Corée unifiée. Mais les Soviets firent comme si de rien n'était, et, ignorant délibérèment les élections, installèrent leur pantin à la tête d'une dictature communiste dans le Nord, à PYONG YANG..
Dans le Sud, les Américains, s'en allèrent le 1er juillet 1949, laissant RHEE avec une armée de papier, 500 conseillers militaires américains et du matériel défensif U.S. Six mois plus tard, ayant totalement abandonné l'idée que les deux Corées pouvaient n'en faire qu'une, les États Unis firent savoir qu'ils pensaient qu'il était temps de tirer le rideau sur leur brève occupation de la Corée, et le Secrétaire d'État Dean ACHESON déclara la Péninsule comme étant en dehors du Périmètre de Défense américain d'Extrême Orient...!
Quand il l'apprit, le leader nord-coréen KIM IL-SUNG pensa qu'on lui offrait là une cible bien facile. À l'aube du 25 Juin 1950, les troupes Nord-coréennes enfoncèrent les lignes, déferlant sur le sol du Sud, balayant une armée démunie de blindés comme d'armes lourdes, et conquirent SÉOUL rapidement. Traitant par des ricanements la résolution des Nations Unies prise en toute hâte qui exigeait la cessation immédiate des combats, le Nord accentua au contraire son attaque des deux côtés de la chaîne de montagnes qui sert d'épine dorsale à la Corée, réduisant en bouillie toute résistance organisée.
Mais comme ladite résolution de l'ONU appelait l'ensemble de ses Membres à fournir à la République de Corée "toute l'assistance nécessaire" pour l'aider à repousser l'envahisseur, ce furent les États Unis et les Anglais du Commonwealth qui y répondirent les premiers, "Périmètre de défense" ou pas. Se rappelant la façon dont Adolphe HITLER tergiversait pendant qu'il envahissait ses voisins, TRUMAN et Dean ACHESON convinrent enfin qu'il était devenu nécessaire de barrer le chemin aux Communistes.
De sa base de Tokyo, le Commandant en Chef des Forces Armées U.S. d'Extrême-Orient, le Général Douglas Mac ARTHUR, décida d'engager sur le terrain la 24ème Division d'Infanterie U.S. À peine le premier bataillon "Task Force Smith" eut-il pris position près de OSAN qu'il fut violemment pris à parti par les forces nord-coréennes. Après avoir tenu sept heures contre d'incessantes attaques et acculé au point d'être près de se rendre, le bataillon préfèra rompre et se frayer un chemin vers le sud. Ce délai cher payé permit au reste de la 24ème DI et de la 8ème Armée d'arriver et de commencer à préparer une contre offensive.
Dès les premiers jours d'Août, toutes les côtes coréennes faisaient l'objet d'un blocus naval total par les forces de l'ONU, et les Forces Aériennes combinées d'Extrême-Orient avaient déjà effectuées plus de 10.000 missions de bombardement en soutien de l'action des troupes américano-coréennes et de leurs alliés de l'ONU. À la fin du mois, des renforts mieux équipés étaient arrivés tant des États-Unis même, que d'Okinawa ou d'Hawaï, et le Lieut. Gen. Walton H. WALKER était enfin en mesure de contenir l'avance communiste sur la rivière Nakton, au Nord et à l'Ouest de PUSAN. Les troupes de l'ONU ne seraient pas rejetées à la mer.
Ne voulant pas se résigner à rester encore longtemps dans la poche de PUSAN le souffre-douleur de cette jubilante bande de Nord-coréens, Mac ARTHUR donna l'ordre de monter une opération amphibie de débarquement très risquée, en plein milieu du dispositif communiste, l'opération CHROMITE. À l'aube du 15 Septembre 1950, les "X Corps" ("X" comme x-ray), 50.000 hommes appuyés par une force de 230 navires de guerre, débarquaient sur WOLMI DO, île de la baie du port d'INCHON, tout près du 38ème parallèle. Onze jours après, SÉOUL était reconquise, et dans le même temps, une division blindée U.S. qui avait réussi à briser l'encerclement de la poche de PUSAN faisait sa jonction avec la 7ème Division près de OSAN. Non seulement l'offensive Nord-coréenne était stoppée mais elle volait en éclat. Démoralisées, les unités communistes tentaient de profiter du couvert tourmenté de la chaîne montagneuse pour fuir vers le Nord, laissant derrière elles plus de 100.000 prisonniers dans cette guerre non-déclarée.
Les directives de l'État Major Général étaient que les troupes des Nations Unies devaient "détruire les forces armées Nord-coréennes". Elles foncèrent donc vers le Nord, ne marquant qu'une brève pause sur le 38ème parallèle, le temps pour le Général Mac ARTHUR d'obtenir la permission de pénétrer sur le territoire de la Corée du Nord. Le 20 Octobre, PYONGYANG tombait aux mains de l'Infanterie et des Parachutistes. L'avance des troupes de République de Corée en territoire nord-coréen le long de la côte Est était si irrésistible que le port de WONSAN tomba avant que les "X Corps" U.S. aient eu le temps d'arriver pour conforter la victoire. L'avance des forces combinées et l'arrivée de l'armée de la République de Corée sur le fleuve Yalu, à COSAN, sur la frontière mandchoue, mirent la Chine communiste en grand émoi. Il était clair pour elle que le plan de Mac ARTHUR était d'éliminer l'armée nord-coréenne, et d'éradiquer le communisme de la Corée, pour toujours.
Les Chinois étaient déjà venus au secours des vestiges d'une Armée Nord-coréenne qui se faisait mettre en miettes, mais l'observation de leurs concentrations massives en Mandchourie avait été rendue impossible par leur camouflage et l'obscurité des nuits, surtout à cause de la mauvaise volonté des responsables politiques des Nations Unies à autoriser des vols de reconnaissance au-dessus du territoire chinois. Les forces de l'ONU qui faisaient maintenant pression aux frontières mandchoues et soviètiques, encouraient à leur tour le même danger d'attaque surprise que les Nord-coréens avaient connus du coté de PUSAN du fait de lignes d'approvisionnements distendues. Mais Mac ARTHUR fit un rapport à WASHINGTON selon lequel il pensait que les Chinois n'oseraient pas courir le risque d'une guerre mondiale en intervenant en force en Corée. Dans la nuit du 25 au 26 Novembre 1950, ils lui prouvèrent qu'il avait tout à fait tort en attaquant violemment les positions des forces des Nations Unies à l'Ouest des montagnes et celles des X Corps, à l'Est, avec des myriades de combattants. Ces soldats armés d'un équipement léger, se faufilant à travers les profondes forêts, débordèrent puis submergèrent facilement les positions des forces de l'ONU. En un éclair, le programme de Mac ARTHUR fut inversé: plus question de conquête des rives du Yalu, c'était tout le dispositif des Nations Unies qu'il lui fallait sauver maintenant. Il lui était interdit de déchaîner un assaut aérien sur les bases arrières chinoises qu'il appelait "le sanctuaire mandchou", TRUMAN ne voulant pas prendre le risque d'étendre le conflit, même si la Chine l'avait déjà étendu à sa place... Mac ARTHUR ordonna donc la retraite. Plus de 100.000 combattants des Nations Unies de la côte Est refluèrent vers le Sud en direction des ports de WONSAN et de HUNGNAM avec d'horribles pertes en vies humaines et en matériels. Leur sauvetage par l'U.S. Navy compte parmi les plus importantes et les mieux éxécutées des opérations d'évacuation massive par mer de toute l'histoire militaire.
Le Général WALKER se tua dans un accident de jeep deux jours avant Noël, et le commandement des troupes échut au Lieut. Gen. Matthews B. RIDGWAY qui consolida le front à hauteur du 38ème parallèle et ramena ce qui restait des X Corps vers PUSAN en vue d'y reformer une réserve stratègique. Ragaillardis par ce renversement de fortune, les Nord-coréens reconstituèrent instantanèment leur armée et rejoignirent les Chinois dans une seconde invasion de la Corée du Sud déclenchée la veille du Nouvel-An. SÉOUL tombait à nouveau le 4 Janvier 1951, répandant des milliers de réfugiés atteints de panique (et d'espions communistes...) dans le circuit des troupes de l'ONU encerclées et déjà passablement épouvantées par le fanatisme des légions chinoises. Pendant ce temps, les discussions diplomatiques confinaient au théâtre de l'absurde avec cette guerre toujours pas déclarée et PÉKIN qui continuait à prétendre qu'il n'avait aucune force combattante en Corée, hormis, peut-être, la dizaine de milliers de "volontaires" d'origine chinoise qui auraient pu se trouver dans la péninsule... (À suivre)
D'après Carol M. HIGHSMITH et Ted LANDPHAR (1995), CHELSEA PUBLISHING Inc. WASHINGTON D.C. - Traduit et adapté de l'Américain (Février 1997) par Léon C. ROCHOTTE, Ex-Représentant MARINE au Conseil National de l'A.N.A.F.F. ONU - R.C. (Association Nationale des Anciens des Forces Françaises de l'ONU et du Régiment de Corée), Secrétaire Général-éxécutif et webmestre de l' Association FRANCE - CORÉE, Membre de la B.K.V.A. - South London Branch (British Korean Veterans Association)
L'appel des Nations-Unies fut entendu par 21 Nations libres et démocratiques. La Guerre de Corée mit aux prises cinq millions de Combattants. Elle fit plus de deux millions et demi de morts.
¤ La participation française : LA FORCE DES NATIONS UNIES EN CORÉE (F.N.U.C.)
Suite à l'invasion sans avertissement du territoire de la République de Corée du Sud par le régime totalitaire du Nord le 25 Juin 1950, la toute jeune Organisation des Nations Unies, par un vote de neuf voix contre zéro, avait appelé ses Membres à fournir "toute l'assistance nécessaire" (such assistance as may be necessary...) pour faire cesser l'agression.
La France, co-fondatrice de l'O.N.U. le 26 Juin 1945 est l'un des cinq membres permanents de son Conseil de sécurité. Fortement engagée en Indochine à l'époque, elle ne pouvait fournir qu'une très faible participation. Le Gouvernement décidera de l'envoi immédiat d'un bâtiment de guerre prélevé sur l'escadre d'Extrême Orient et de la formation d'un contingent de Forces Terrestres.
- L'escorteur "LA GRANDIÈRE - F731" fut rappelé de mission début Juillet 1950, alors qu'il était dans le Golfe du Siam. Armé "guerre" à l'arsenal de SAÏGON, il en appareillera le 22 Juillet pour être intègré aux forces navales de l'O.N.U. principalement américaines et anglaises du Commonwealth. Il fut aussitôt affecté à des missions d'escorte et de protection, notamment anti-soumarine et anti-aérienne, des innombrables convois qui déversaient hommes et matériels dans le réduit du "Pusan perimeter" dans lequel étaient alors acculées les forces terrestres de l'O.N.U. Au sein du "TASK GROUP 90.4" de la 7ème Flotte américaine et rattaché au Fourth Frigate Squadron (Commonwealth) F4, dont le commandement était britannique, le "LA GRANDIÈRE" participa au sein d'une formidable force amphibie de 230 navires de guerre, au débarquement d'INCHON le 15 Septembre 1950 (Inchon invasion), fait d'armes décisif des troupes de l'O.N.U. commandées par le Général Douglas Mac ARTHUR, et de WONSAN.
- Un Bataillon est créé le 25 Août 1950. Il sera formé de 1.017 volontaires venus tant de l'active que des réserves et placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel MONCLAR. Compte tenu des relèves et des pertes, c'est un contingent de 3.421 hommes que la France fournira à la Force des Nations Unies en Corée (F.N.U.C.) entre 1950 et 1953.
Le 29 Novembre, le Bataillon Français débarque à PUSAN pour être intègré aux forces de l'O.N.U. Complèté d'une Compagnie de l'Armée de la République de Corée (KATUSA's), il rentrera, aux côtés de deux bataillons américains, dans les effectifs du 23ème Régiment de la Second "Indianhead" Infantry Division, prestigieuse Unité U.S. dont la particularité est d'avoir été formée en France, à Bourmont (Haute-Marne) en 1917. (Combats: Marne -Bois de Belleau-, Argonne...) . Il sera de tous les principaux combats à partir de Janvier 1951 jusqu'à la cessation des hostilités en 1953.
En Février 1951, le 23ème R.I.US auquel appartient le B.F. ONU, est encerclé à TWIN TUNNEL et à CHIPYONG NI. Il résistera victorieusement à la 125ème Division Chinoise tout entière et parviendra à se dégager, stoppant l'avance ennemie. En Mars on le voit à l'assaut de la cote 1037 et en Mai il est à PUTCHAETUL, intervenant efficacement pour enrayer l'offensive chinoise de printemps. De Septembre à Octobre 1951 les opérations culminent pour le Bataillon avec l'enlèvement de la cote 931 dite du Crève-Cur (Heartbreak Ridge). Le BF/ONU continuera de prendre part à toutes les actions menées par la 2ème Division US du Triangle de Fer à CHUNGASAN et au Fer de Lance jusqu'à l'armistice du 27 Juillet 1953.
- Deuxième Partie : La Guerre de position - L'armistice . À paraître dans notre prochain Billet, N° 51
En savoir plus: france-coree/histoire/histoire.htm#koreanwar
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Secrétaire Général adjoint et webmestre Association France-Corée. Adrel : france.coree.lcr@wanadoo.fr
The opinions and views expressed above are mine and not necessarily the official ones of the Comittee of the Association France-Corée.
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