L'Universal Ballet de Séoul, en France
Avec le concours de :
- L'Ambassade de la République de Corée en France
- Centre Culturel Coréen à Paris ccc-f@wanadoo.fr
- Office National du Tourisme Coréen (KNTO)
- Association "Échos de la Corée" à Paris echosdelacoree@yahoo.co.kr
Productions Paul Szilard
Universal Ballet de Corée Créé il y a dix-huit ans, l'Universal Ballet est devenu en quelques années l'une des troupes de ballet classique les plus importantes d'Asie. Très ambitieuse, très exigente, elle revisite le répertoire classique occidental - européen et russe - avec toute la grâce de l'Asie.
"Shim - Chung"
Sim Chung, fille d'un aveugle, a perdu sa mère à sa naissance. Pour permettre à son père de recouvrer la vue, la jeune fille va s'embarquer sur un navire pour protèger l'équipage des tempêtes en offrant son âme au terrible Roi Dragon de l'Océan.
Shim Chung est l'histoire d'une fillette d'une extraordinaire bonté et d'une infinie dévotion que le destin finira par récompenser.
Musique: Kevin BARBER PICKARD - Chorégraphie: Adrienne DELLAS
"Roméo et Juliette" L'Universal Ballet, une des plus intéressantes et plus prometteuses compagnies asiatiques de ballet classique, nous propose ici une nouvelle version des Amants de Vérone dirigée par le metteur en scène de renommée internationale Oleg Vinogradov.
Un brûlant amour entre deux jeunes amants... deux familles rivales... la mort tragique... la réconciliation.
Dans cette nouvelle version des amants de Vérone, la mise en scène s'attache à donner une importance toute particulière à l'issue du drame, en insistant sur la futilité de la guerre et sur l'absolue nécessité de réconciliation et de paix.
Une vision qui rayonne d'une actualité toute récente.
Musique: Serge PROKOFIEV - Chorégraphie: Oleg VINOGRADOV
"Les petits rats de Séoul"
par Franck Erikson,
65 danseurs qui allient la grâce asiatique à la rigueur des meilleures compagnies occidentales. L'Universal Ballet pose ses chaussons pour la première fois en France - à Tours et à Cannes, puis au Palais des sports. Une réserve qui n'a rien à voir avec l'art: sa directrice n'est autre que la ballerine Julia Moon, belle-fille du fondateur de la secte du même nom
Photos D.R.
Depuis sa création, en 1984, à Séoul, l'Universal Ballet a donné plus de 1 000 représentations, en Corée du Sud et au cours d'une vingtaine de tournées internationales, dont trois aux Etats-Unis. Pourtant, cette remarquable compagnie classique n'avait jamais posé ses chaussons en France. «Paris est habitué à l'excellence. Nous avons préféré attendre d'être parfaits», explique le Dr Bo Hi Pak, son président. «Notre calendrier ne coïncidait pas avec les différentes propositions», prétend sa fille, Julia Moon, qui finit par reconnaître que son nom engendre parfois une certaine méfiance. Car cette ballerine, qui fut membre fondatrice de l'Universal Ballet avant d'en devenir la directrice générale, en 1995, est aussi la belle-fille du célèbre Dr Sun Myung Moon.
Ici, personne ne cherche à le dissimuler: le budget annuel de la troupe (10 millions d'euros) est presque entièrement financé par le gourou de la secte. De là à penser que tous ses membres sont embrigadés, il n'y a qu'un pas de deux que certains n'hésitent pas à franchir, comme le Théâtre des Champs-Elysées, qui a renoncé à accueillir l'Universal Ballet, programmé finalement au Palais des sports. Julia Moon s'élève, calmement mais sans réserve, contre cet amalgame: «Excepté moi, qui ai arrêté de me produire l'an dernier à cause d'une blessure, aucun des 65 danseurs n'appartient à la secte Moon. Je ne me vois pas imposer sa religion à quelqu'un.» Des propos confirmés par les intéressés et qui se traduisent dans les faits par une absence totale de prosélytisme. Le gouvernement, qui a déjà la charge intégrale du Ballet national de Corée (la compagnie classique concurrente), soutient d'ailleurs financièrement ses tournées à l'étranger.
Pendant ce temps, le rêve d'Adrienne Dellas est devenu réalité: former, à Séoul, une compagnie classique avec ses meilleurs étudiants. En 1984, l'Universal Ballet y donne son premier spectacle, Cendrillon. Parmi les danseurs, Julia Moon, venue rejoindre la fondatrice. «Même si Adrienne est américaine, on peut dire qu'elle est la mère du ballet classique coréen», confie celle qui fut son interprète fétiche. «Elle se référait sans cesse à l'académie Vaganova de Saint-Pétersbourg, qui formait les danseurs du Kirov. Elle avait compris que sa technique convenait parfaitement à nos dos allongés. Pour nous, le Kirov restait cependant un rêve totalement inaccessible. On se plongeait, avec délice et envie, dans les livres et les vidéos de ses spectacles.»
Comme le Ballet de l'Opéra de Paris, qui formate ses futurs danseurs dans le moule de son école, l'Universal Ballet a compris d'emblée l'importance de la formation, dans un pays où la tradition de la danse classique occidentale n'existait pas. A partir de 9 ans, les enfants esquissent leurs premiers pas et entonnent leurs premières gammes au sein des Little Angels, une compagnie folklorique devenue l'emblème culturel de la Corée à travers le monde. En 1998, elle est la première organisation civile à se produire à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. Comme Julia Moon, les meilleurs éléments poursuivent leur éducation artistique à la Sun Hwa Arts School, un établissement qui regroupe plus de 1 000 élèves intéressés par la danse, la musique et les arts plastiques. C'est ici que la célèbre soprano Sumi Jo a poussé ses premiers contre-ut. C'est ici qu'Adrienne Dellas, directrice du département danse et ancienne ballerine du Swedish Ballet, remarque la jeune Julia.
Après trois ans d'études, cette dernière choisit de parfaire sa formation au Royal Ballet de Londres et à l'académie de danse Princesse-Grace de Monaco, avant d'intégrer le Washington Ballet.
La saison prochaine, l'Universal Ballet devrait remonter une uvre du chorégraphe espagnol Nacho Duato. En attendant, la première tournée française présentera deux ballets de facture classique: Roméo et Juliette, de Prokofiev, chorégraphié par Vinogradov en 2002, à l'occasion de la Coupe du monde de football, et Shim Chung, une pièce conçue en 1986 par Adrienne Dellas, à partir d'un conte traditionnel coréen. L'occasion de prouver la fertilité d'une union entre la grâce asiatique, la technique russe et la culture occidentale.
Mais comment arriver à la cheville de la meilleure tradition du ballet romantique, héritée de Marius Petipa, alors que les Coréens, fascinés par les études universitaires, considèrent l'apprentissage de la danse, à un niveau supérieur, comme une perte de temps? En 1990, l'Universal Ballet décide donc d'ouvrir une école à Washington, pour y former puis y recruter ses danseurs. Fidèle à ses convictions, il confie la direction de l'Universal Ballet Academy, qui accueille une soixantaine d'élèves venus du monde entier, à Oleg Vinogradov, légendaire patron du Ballet du Kirov. La collaboration entre Séoul et Saint-Pétersbourg ne va cesser de se renforcer: Julia Moon devient la première danseuse asiatique invitée au Kirov, tandis qu'Oleg Vinogradov débarque à Séoul, en 1992, pour y monter sa version du Lac des cygnes (Tchaïkovski-Petipa).
Evincé du Kirov par le maestro Valery Gergiev, Vinogradov prendra logiquement, en 1998, les rênes artistiques de l'Universal Ballet, à Séoul.
Aujourd'hui, un quart des danseurs sort de l'école de Washington et plus des deux tiers sont coréens. A l'affiche de la centaine de représentations annuelles, les chefs-d'uvre romantiques: Giselle, La Bayadère, La Belle au bois dormant, Don Quichotte, Casse-Noisette. La qualité des solistes et la rigueur du corps de ballet n'ont rien à envier à celles des meilleures compagnies occidentales. Pourtant, certains interprètes n'hésitent pas à quitter Séoul au bout de quelques années, lassés par un répertoire trop limité. Julia Moon, qui «garde la maison» pendant les fréquentes absences de Vinogradov, sait qu'elle doit s'ouvrir au contemporain pour continuer à progresser.
Franck ERIKSON - L'Expressmag du 20/02/2003 - Photos D.R.
Universal Ballet.
- Le 4 mars 2003 à Tours, Le Vinci
- Les 8 et 9 mars à Cannes, Palais des festivals,
- Du 14 au 19 mars à Paris, Palais des sports.
FRANCE-CORÉE Léon C. ROCHOTTE février 2003SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Retour Table Culture