Festival du Film Asiatique de Deauville 7-10 mars 2002

Séléction du 4ème Festival du Film Asiatique de Deauville au 4 Février 2002

 HOMMAGES :
- Hommage à Shin Sang Ok, Corée du Sud :
Queen Minbee
Phantom Queen
Eunuch
Vanished

- Hommage à Johnnie To Kei Fung (Hong Kong) :

Full Time Killer
Lifeline
Help !!!
Running Out of Time
      
Kagemusha Director's cut  Akira Kurosawa  Japon

Les Films en compétition :
Fathers, Loui Jian, Chine, 2001
Failan, Song Hae-sung, Corée, 2001
Peony Pavilion, Yonfan, Hong Kong, 2001
Whispering sands, Nan T. Achnas, Indonésie, 2001
A Woman's work, Kentaro Otani, Japon, 2001
Deathrow, Joel Lamangan, Philippines, 2000
The Rule of the Game, Ho Ping, Taïwan, 2001

Failan

de Song Hae-sung, Corée, 2001, 115 min. VO.
avec Choi Min-shik, Cécilia Cheung, Sohn Byung-ho et Gong Hyung-jin 

Synopsis

C'est l'histoire d'amour d'un couple qui ne s'est jamais rencontré, drôle de couple d'ailleurs. D'un côté, à un bout du pays, Failan, une jeune et démunie chinoise émigrante en Corée ; de l'autre, à Incheon, Kang-jae, un bon à rien morveux ( même pas assez bon pour être le gangster qu'il ambitionne d'être. ) qui l'a épousée sans la voir, simplement pour de l'argent. Le mariage blanc pour la carte de résidence de Failan. Kang-jae a quasiment oublié cet épisode de sa vie mais Failan se rappelle à lui, ou plutôt la police la lui rappelle et lui demande d'aller identifier son corps car elle est morte, de maladie. La police lui donne aussi une lettre à lui adressée mais jamais envoyée, qui est le déclic de la tempête sous le crâne bas de Kang-jae. Il entreprend le voyage vers la morgue de la petite ville ou résidait Failan, le dernier voyage avant d'aller en prison où il accepte de payer pour son chef de gang en vertu d'un contrat qui a mal tourné.

L'histoire dont le film est une adaptation et qui le rendit célèbre, est due à la plume du japonais Jiro Asada.

Bio-filmographie

Song Hae-sung est diplômé en cinéma de l'université Hanyang (1989 ) En 1994, il est assistant-réalisateur de Rules of the Game, en 1996, assistant-réalisateur et scénariste de Born to Kill. Sa première réalisation, Kara, date de 1999.

Fiche technique

Scénario Song Hae-sung, Ahn Sang-hoon et Kim Hae-gon / Directeur de la photographie Kim Yong-chui / Directeur artistique Lee Jong-pil / Musique Lee Jae-jin / Producteurs Kim Seung-bum, Ahn Sang-hoon et Nam jae-wook / Production Tube Pictures /

Ventes internationales:  CJ Entertainment, Séoul 
Catherine Park Tel (82) 2 726 85 64 / Fax (82) 2 726 8291 
catherine@cj.net

F.A.Q. :

Quels sont les coups de coeur des films vus cette année 2001 (hors festival de Deauville)?

Pour la Corée I Wish I Have A Wife, Asako in Ruby Shoes, Waikiki Brother, Address Unknown et Failan. Le malaisien Lips to Lips, les japonais Waterboys, Millenium Actress ainsi que Le Voyage de Chihiro.

Quels seront les nouveautés cette année à Deauville ?

Il y aura une nouvelle compétition de films tournés en vidéo. Ce sont des films très surprenants, plein de surprises. Il y aura des films de Hong-Kong, de Singapour, de Malaisie et de Corée, et du Japon. On pourra enfin voir la version longue de Kagemusha...

 
Panorama :
All the Way, Shi Run Jiu, Chine 2000
The Marriage Certificate, Huang Jianxin, Chine, 2001
Address unknown, Kim Ki-duk, Corée, 2001
Musa le Guerrier, Kim Sung-soo, Corée, 2001
Waterboys, Shinobu Yagushi, Japon, 2001
Patlabor WXIII, Takuji Endo, Japon, 2001
La saison des goyaves, Dang Nhat Minh, Vietnam, 2000
Metropolis, Rintaro, Japon, 2001
Les Larmes du Tigre Noir, Wisit Sartsanatieng, Thaïlande, 2000
      
MUSA le Guerrier (2001) Un film de KIM Sung-soo, Corée du Sud / 158 mns Sorti en Corée le 7 septembre 2001 Avec Zhang Ziyi, Woo-Sung Jung et Sung-Kee Ahn En 1375, en Chine, deux dynasties s’affrontent : les Yuan et les Ming. Coryo, l’ancien royaume de Corée, envoie une délégation de diplomates et de soldats pour faire la paix avec le nouveau gouvernement chinois. Sur la route, le groupe rencontre des troupes de la dynastie Yuan. La princesse Ming (Zhang Ziyi) se fait enlever par les Yuan. La délégation de Coryo décide de lui venir en aide, une longue bataille commence…

Compétition VIDEO :
The Man Whoo Watched Too Much, Son Jae-goun, Corée, 2000
A Small Miracle, Kenneth Bi, Hong Kong, 2000
Gips, Akihiko Shiota, Japon, 2000
Tokyo Trash Baby, Ryuichi Hiroki, Japon 2000
Lips to Lips, Amir Muhammad, Malaisie, 2001
Hype, Vincent Wong, Singapour, 2001
   
VIDEO hors compétition :
- Programme "Dynamic Vision Animation" Japon :
   
DNA SIGHTS 999.9 (50 mn)
Trigun (1 épisode: 26 mn)
Manie Manie (55 mn)
Boogie Pop Phantom (26 mn)
Vampire Hunter / Darkstalker (45 mn)
Petshop of horror (26 mn)
   
Programme Jeune Public :
Robot Palta, Japon
Mon petit diable, Gopi Desai, Inde - Canada, 2000
Le village de mes rêves, Yoichi Higachi, Japon, 1995
   

http://www.asiafilm-deauville.org/


En marge du Festival, un article de Julia DION

A Séout le 7ème art se porte bien. Le Festival du film asiatique de Deauville lui rend hommage

Depuis le succès de Swiri, en 1999, et les 6 millions d'entrées de Joint Security Area, en 2000, la Corée du Sud n'a plus à rougir de son cinéma. Avec 438 millions d'euros de recettes, plus 8 millions d'euros à l'étranger en 2000, elle a gagné sa place sur le podium du cinéma asiatique. Des noms comme lm Kwon-taek, Hong Sang-soo ou Kim Ki-duk se sont imposés dans les festivals internationaux. "Les cinéastes coréens font tout pour se démarquer de leurs voisins", remarque Régis Ghezelbash, directeur de la société de production RG Prince Films. Leur recette? De l'action.et un zeste d'humour. Et ça marche: Friend, My Sassy Girl, Kick the Moon et My Wife Is a Gangster ont totalisé plus de 7 millions d'entrées, en 2001, à Séoul. Résultat: la part du marché national du cinéma "made in Korea" a franchi la barre des 49 % pour 57 films, alors qu'elle plafonnait à 32 % en 2000.

"Cinéma d'auteur ou populaire, la force du cinéma coréen, c'est sa diversité. La sélection de Deauville le prouve", remarque Eric SOULIER, attaché audiovisuel à l'ambassade de France à Séoul. Quel est, en effet, le point commun entre l 'histoire du mariage blanc d'une immigrée chinoise et d'un Coréen décrite dans Failan, de Song Hae-sung, et les rivalités entre la Corée et la cavalerie mongole au XIVe siècle dépeintes dans Musa le Guerrier, de Kim Sung-su?

C'est cette diversité que 250 cinéastes, acteurs et producteurs ont défendue en manifestant, en janvier dernier, dans les rues de Séoul. Dans le cadre de l'accord bilatéral d'investissements américano - coréen, le gouvernement avait envisagé la suppression du système de quotas. Or ce système oblige les salles à programmer 40% de films nationaux, 146 jours par an. En clair: à garantir la survie de "l'exception culturelle coréenne".

"Le film de Kim Sung-su n'aurait pas pu se faire sans cette protection, commente Éric Soulier. Musa, c'est l'Astérix coréen!" Sorti en septembre 2001, ce film à grand spectacle a dépassé les deux millions d'entrées. M6 en a même acquis les droits pour 460.000 euros: une première...

"Les quotas donnent le temps à l'industrie de se structurer, remarque Éric Soulier. Si le marché s'ouvre aujourd'hui, il ne résistera pas à la force de frappe américaine." Toute la Corée occupée? Toute, non!

Julia DION - l'Express 28/2/2002.


Le Film FAILAN plébiscité à DEAUVILLE :

  • Lotus du meilleur film : "Failan"
  • Lotus du public : "Failan"
  • Lotus du meilleur acteur : Choi Min-shik dans "Failan" de Son Hae-sung (Corée)
(Source: Centre Culturel Coréen Paris, mars 2002)

Chronique Asie le 11/03/2002

Festival de Deauville: l’exception culturelle sud-coréenne un article d'Hélène Da Costa

Pour la troisième année consécutive, un film sud-coréen, en l’occurrence Failan, est plébiscité par le Festival du film asiatique de Deauville. Le cinéma coréen se porte bien. C’est sans doute la rançon de sa politique de quotas. Au pays du matin calme, les salles de cinéma doivent diffuser des films sud-coréens 146 jours sur 365. Les jeunes en raffolent. Aussi le cinéma sud-coréen garde-t-il presque 50% du marché national. Le Festival de Deauville a témoigné une fois de plus de la puissance et de la diversité des scénarios sud-coréens. Contrairement aux deux années précédentes, pas d’histoire d’amour entre espions de Corée du Nord et de Corée du Sud, ni de fraternisation entre soldats des deux Corées sur le 38e parallèle. Mais deux fresques historiques, batailles ruisselantes d’hémoglobine contre les Mongols, dont la plus récente, Musa, est filmée comme un western. La violence est omniprésente dans les films sud-coréens. Elle s’exprime à l’encontre des ennemis mongols d’hier comme des alliés américains d’aujourd’hui. Adress Unkown met en scène des personnages, abîmés par les soldats américains.

Une mère célibataire écrit des lettres restées sans réponse à celui dont elle a eu un fils. Ce fils violent ne supporte pas son visage de métis. Une jeune fille borgne retrouve son œil grâce à un GI's américain qui lui demande pour la peine de coucher avec lui. L’arrangement se termine quand le GI's veut la tatouer au couteau pour qu’elle ne l’oublie pas. Revenue de ses illusions, la jeune fille préfère se crever à nouveau l’œil pour revenir à sa vie d’antan. Violence des sentiments, violence faite à la péninsule de Corée. A en croire leurs films, les Coréens n’ont pas le bonheur facile. Le petit truand du film Failan ne communique que par les coups reçus ou donnés. Sorti de la ville en quête de la jeune immigrée chinoise qu’il a épousée contre de l’argent et qui vient de mourir, il retrouve les bribes d’amour qu’elle lui destinait sans le connaître, mais c’est trop tard.

Comme dans nombre des films asiatiques présentés à Deauville, les héros sont à la confluence de deux mondes, malmenés par le choc des cultures, condamnés à des petites vies au jour le jour. Néanmoins les angoissés de la mondialisation ont un motif de satisfaction. Les Coréens du sud ont beau être protégés par quelque 37 000 soldats américains contre une éventuelle invasion du Nord, ils résistent bec et ongles aux pressions accrues de Washington à l’encontre de leur politique de quotas. Ils défendent, eux aussi, leur exception culturelle. 

Hélène DA COSTA (Radio France International) www.rfi.fr

 


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