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Après 15 mois de travaux, le jardin coréen de Paris qui s'étend sur 4.675 m2 a ouvert ses portes le 25 mars 2002 au cur du jardin d'Acclimatation du Bois de Boulogne.
C'est en 1999, lors du World Congress of Metropolis de Barcelone que M. Jean Tibéri, maire de Paris de l'époque et M. Goh, Maire de Séoul signèrent un accord pour la construction de ce parc. Le projet fut financé par la Ville de Séoul et la Ville de Paris mis a disposition le terrain gratuitement.
Le maire de Séoul M. Goh Kun, le maire de Paris M. Bertrand Delanoë étaient présents à la cérémonie d'inauguration au milieu d'une foule d'invités représentant la communauté coréenne de Paris et leurs amis parisiens, les Études Coréennes, ainsi que les associations culturelles dont des dirigeants de "France-Corée" et de "Champcueil Taegu en Harmonie" .
Colline de pins, forêt de bambous, pont et portes de pierre composent ce jardin "à la coréenne". Samsung Everland Environmental Design Center qui eut en charge l'aménagement du parc a voulu que celui-ci ne soit, non pas la réplique exacte d'un jardin traditionnel coréen mais qu'il puisse montrer quelques éléments naturels et culturels coréens et qu'il soit avant tout un parc familial proposant des attractions et jeux pour les enfants afin d'attirer les plus grand nombre de Parisiens.
Le jardin de Séoul éveillera sans nul doute la curiosité de nombreuses familles de la capitale qui viendront découvrir avec enthousiasme ce petit bout d'Orient dans Paris.
Quand la Ville de Séoul souhaita, en gage d'amitié, offrir à Paris un jardin, j'ai d'emblée été séduit par l'idée de proposer à nos visiteurs un lieu exotique nouveau. Nous avons alors charché un espace de 5.000m² au sein des dix neuf hectares que compte le Jardin d'Acclimatation. Acclimater des fleurs, des plantes, des arbres, n'est-ce pas la vocation de ce lieu offert aux parisiens par Napoléon III ?
Monsieur Goh Kun, le maire de Séoul, apprécia l'emplacement choisi sur le lac pour une telle réalisation.
Personne cependant, pas même la bibliographie consultée, n'était en mesure de m'apporter des informations sur ce qu'était un jardin coréen. Ressemblait-il à un jardin chinois ou japonais ? Je n'en étais pas si sûr.
J'imaginais des arbres de la famille des bonzaïs, des bambous peut-être, des statues sûrement ou un palanquin, un pont... Mon étonnement fût grand de voir les architectes et artisans coréens bâtir des murs d'enceinte surmontés de tuiles noires vernies, d'élever des portes monumentales à partir de fûts entiers transportés depuis le pays du matin clair. Ces portes s'ouvraient pour un parcours initiatique sur les terrasses de la lune en granit ou la cour de l'harmonie aux murs décorés de de motifs géomètriques en briques rouges.
J'assistais, perplexe, à la construction d'un pavillon, haut de sept mètres, avançant sur le lac ses deux piliers dont les charpentes polychromes avaient été richement peintes à la main.
Peu à peu, j'étais saisi par la beauté du lieu et aussi sa spiritualité. Je découvrais la minéralité du Jardin de Séoul, le raffinement de sa civilisation et la qualité de ses artisans.
Je suis heureux que ce jardin fasse connaître à nos concitoyens la civilisations du pays du matin clair dans ce qu'elle a de plus traditionnel et de plus élégant et je souhaite que ce présent de la ville de Séoul devienne une de leur promenade favorite.
Jean-Pierre BARDERY Président Directeur Général
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Le Jardin de Séoul qui offre maintenant à la découverte des visiteurs, face à la grande volière du Jardin d'Acclimatation à deux pas du petit pont rouge et de l'étang des eaux calmes, reflète la pensée des architectes et des lettrés coréens. Lieu de rêverie et de poésie, il est dédié par ses auteurs, habitant le "pays du matin clair", à une douce spiritualité teintée de philosophie et ponctuée de symboles. |
Texte et Dessins : Hippolyte ROMAIN
PISEMUN : Porte du Paradis
L'art du jardin, aussi bien en Occident qu'en Orient exprime la reecherche d'un paradis lointain et à jamais perdu. Car en effet, le paradis est bien cela: un lieu paisible, comme hors du monde, une sorte de refuge protecteur. PISEMUN est la porte d'entrée que l'on franchit pour se plonger dans l'univers végétal constitué par le jardin de Séoul.
KKOTCAM : Mur orné
Le KKTOTCAM est constitué comme un tableau associant harmonieusement des végétaux et des reliefs décoratifs qui figurent soit la nature, soit des motifs symboliques tels le bonheur et la longévité.
SESIMJI : Bassin de purification
Issu de la tradition confucianiste, le bassin de granit est l'un des éléments essentiels du bassin coréen dont il orne l'entrée. Signifiant littéralement "petit bassin qui purifie le cur", sa simple présence et le fait qu'il con,tienne de l''eau symbolisent l'acte de purification.
WOLHAGYO : Passerelle sous la lune
En Corée, autrefois, les lettrés s'adonnaient à la contemplation dans le clair de lune. Ayant pour origine le pont de pierre de la cité de la lune (WOLSEONG) de Kyongju, au sud-est du pays, la WOLHAGYO est en adéquation ovec la topographie du site sur lequel il est érigé.
JUGUJEONG : Pavillon traditionnel
Le JUGUJEONG était autrefois un cadre idéal propice à la méditation. Le bruissement du vent dans les bambous était sensé purifier l'esprit et l'apaiser. L'élégance du pavillon traditionnel s'exprime dans la toiture de forme hexagonale, son double avant-toit et la décoration polychrome de ses murs.
WOLDAE : Terrasse d'où l'on regarde la lune
La poésie coréenne (SIJO) met souvent en scène la lune qui semble être le réceptacle idéal du monde complexe des sentiments des poètes de ce temps. La terrasse du jardin de Séoul tente de faire revivre la beauté des clairs de lune aperçus de la WOLDAE du palais de l'Est de Kyongyu, à l'époque du royaume de SILLA.
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