Nostalgies coréennes :
peintures et paravents du XVIIe au XIXe siècle
Collection Lee U-fan - exposition temporaire
18 octobre 200114 janvier 2002
La collection de M. Lee U-fan d'oeuvres coréennes des XVIIIe et XIXe siècles est
exceptionnelle tant par son importance (27 paravents et 100 peintures) que par sa qualité. Elle
l'est également par la qualité du collectionneur, artiste internationalement connu, auquel la
Galerie nationale du Jeu de Paume a consacré à Paris, en 1997, une exposition personnelle.
Elle est l'une des deux plus grandes collections de peintures décoratives coréennes de la fin
de l'époque Choson (laquelle s'étend te 1392 à 1910) avec celle de M. Zozayong, acquise en
grande partie par le musée Ho-Am (Séoul). Constituée à la fin des années 70, la collection
Lee U-fan présente aussi la remarquable particularité de refléter non seulement une
sensibilité coréenne, mais aussi le goût d'un artiste et d'un intellectuel résidant au Japon,
familier de l'Europe et des Etats-Unis.
Ces oeuvres - essentiellement sur papier, mais quelquefois sur soie - font preuve d'une
inventivité surprenante et d'un éclectisme qui peut facilement dérouter. M. Lee U-fan a
cherché à rassembler méthodiquement les différentes thématiques que les peintres coréens
des XVIIIe et XIXe siècles abordaient ; sa collection présente le panorama le plus complet, le
mieux équilibré, de la peinture à la fin de la dynastie Yi sans oublier la peinture chamanique ou
la peinture bouddhique, le portrait ou encore les scènes de genre qui évoquent la vie et les
croyances du peuple coréen.
L'ensemble souligne l'unité de ce "royaume ermite" qui, profondément marqué par le
confucianisme, expérimente aussi des solutions nouvelles, mêlant la tradition coréenne et la
perspective orientale à celle venue de l'Occident, jouant sur le merveilleux, voire le
fantastique, et privilégiant toujours le goût de la couleur et le sens de la ligne. Loin d'être un
art "populaire", cette peinture reflète la vie et la pensée, les aspirations et les rêves de l'élite
coréenne à la fin de la dynastie Yi, une élite essentiellement lettrée qui, tout en s'inspirant de
thèmes venus de Chine et en assimilant la perspective "européenne", crée des compositions
abstraites d'une grande originalité. Il en va de même des variations sur les idéogrammes
chinois qui, tout en vantant les vertus confucéennes, se prêtent à de subtils jeux de lignes et à
la création d'un décor d'une fantaisie et d'une fraîcheur qui évoquent l'enluminure.

La collection montre avec éclat qu'il existe à la fin de l'époque Choson une musique au
charme de laquelle il est difficile de résister. Elle invite aussi à réévaluer les rapports et les
liens qui existent alors entre le Japon, la Chine et la Corée, sur fond de relations avec
l'Occident, pour mieux saisir ce dialogue qui fait toute la richesse et l'originalité de cette
période des XVIIIe et XIXe siècles.

Scénographie : Mme Kim Sang-Lan
Cette exposition était réalisée avec le concours de Credit Agricole Indosuez et l'ARAA.
Horaires : ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10h00 à 18h00, fermeture des caisses à
17h30
Prix d'entrée : Plein tarif : 5,5 € (36 F) Tarif réduit : 4 € (26 F). Le billet d'entrée est valable
toute la journée, donnant également accès aux collections permanentes.
Visites guidées : le jeudi à 14h00 et le samedi à 11h30. Réservations obligatoire par téléphone
au 0 156 52 54 39, par télécopie au 0 156 52 54 36
ou par email: Pascale Vacher-liu
© Musée national des Arts asiatiques-Guimet - RMN
http://www.museeguimet.fr
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