"Objectif Corée" 7 mai 2003 © MINEFI - DREE
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- HÉSITATIONS yves.dericaud@dree.org
Alors que Morgan Stanley prévoit maintenant une croissance inférieure à 3%, que le sentiment des entrepreneurs industriels sur la conjoncture immédiate reste négatif, les autorités coréennes s'interrogent sur l'opportunité d'une baisse du taux au jour le jour de la banque centrale, dont le niveau, à 4,25%, est resté inchangé depuis un an.
Militent en faveur d'une telle baisse : le tout récent ralentissement de l'inflation (l'indice des prix à la consommation a même baissé de 0,2% en avril), les conséquences prévisibles du SRAS sur la demande asiatique, et en particulier chinoise, de produits coréens, les anticipations elles-mêmes du marché (le taux de rendement des bons du trésor à 3 ans, qui a perdu 150 points de base depuis juillet dernier, se situe aujourd'hui à 4,40).
Les sceptiques rétorquent que l'économie coréenne est aujourd'hui sur-liquide, qu'elle n'a donc pas besoin d'une baisse des taux, que celle-ci alimenterait surtout la spéculation immobilière sans stimuler l'investissement productif, et qu'une relance budgétaire serait bien plus appropriée. Mais on connaît les (saines?) réticences de la bureaucratie coréenne à l'égard du déficit public...
Les hésitations gouvernementales sont également perceptibles sur la politique économique de plus long terme, en particulier sur l'attitude à adopter vis-à-vis des chaebols et la restructuration de l'appareil productif. Le nouveau président de la "Korea Fair Trade Commission", militant de longue date de la gouvernance d'entreprise et de la lutte contre la corruption, affiche un programme ambitieux en la matière : amélioration de la transparence de la gestion des groupes, limitation des transferts d'actifs, protection des actionnaires minoritaires, etc.
Mais a-t-il pour lui la "majorité d'idées" nécessaire, ou, à défaut, la capacité d'imposer ses vues ? On peut se poser la question: ainsi garde-t-il un silence prudent sur l'affaire SK alors qu'elle semblait lui offrir l'occasion rêvée de faire avancer sa pédagogie... Ralentissement de la croissance et réformisme économique font rarement bon ménage. Dans la conjoncture actuelle, le nouveau président coréen veut, clairement, éviter toute confrontation avec le grand patronat aujourd'hui dirigé, rappelons-le, par le principal responsable du groupe SK.
Secteurs :
- Accord entre STMicroelectronics et Hynix dans les mémoires flash NAND guillaume.briand@dree.org
Fin avril, STMicrolectronics (STMicro) et Hynix Semiconductor (Hynix) ont annoncé la signature dun accord-cadre portant sur le développement en commun des mémoires flash NAND. Cet accord sur cinq ans prévoit une coopération sur le développement technologique, la conception mais aussi la fabrication en volume de mémoires flash NAND. Les premières mémoires de capacité de 512 mégabits seront fabriquées en Corée. Par cet accord STMicro entre sur un marché à fort potentiel, aujourdhui dominé par Samsung Electronics et Toshiba.
STMicro occupe le troisième rang mondial en termes de parts de marché dans le secteur des semi-conducteurs. STMicro réalise près de 7% de son chiffre d'affaires en Corée du Sud où lentreprise est présente depuis 1998.
Laccord avec Hynix a été rendu possible par le fait que STMicro nest pas présent sur le marché des D-Ram et donc n'entre pas directement en concurrence avec Hynix.
Hynix, ancienne filiale du groupe Hyundai devenue indépendante le 1er août 2001, est en proie à dimportantes difficultés financières. Depuis peu, ses mémoires DRAM font lobjet de droits compensateurs à limportation sur le marché américain (57%) et sur le marché européen (33%) suite aux plaintes anti-subventions déposées respectivement par l'américain Micron et l'allemand Infineon. Taiwan pourrait prochainement saligner sur ces positions.
La technologie :
STMicro : 4ème fournisseur mondial de mémoires flash NOR
Les mémoires flash qui entrent dans la catégorie des mémoires ROM (Read Only Memory) se divisent en deux sous-catégories : les mémoires NOR et les mémoires NAND. Alors que les mémoires NOR conviennent plus particulièrement à lexécution dinformations stockées dans un terminal (décodeurs numériques, périphériques informatiques ou téléphonie mobile traditionnelle), les mémoires NAND sont optimisées pour la lecture de grandes quantités de données extérieures au terminal. Les mémoires NAND répondent ainsi parfaitement au besoin de stockage dimages, de fichiers musicaux et dautres données multimédias dans les téléphones portables, lecteur MP3 et PDA (Assistant Numérique Personnel).
- La révision de la réglementation des cosmétiques en Corée hyun-suk-oh@dree.org
A l'initiative de la Korea Food and Drug Administration (KFDA), la loi applicable aux cosmétiques va connaître d'importantes modifications.
La date de péremption des cosmétiques
Une modification du texte de loi adoptée en décembre 2002 impose, à partir de juillet 2003, aux fabricants de produits cosmétiques l'obligation d'indiquer, de façon explicite et suivant une norme bien établie, la date de péremption. Ce texte aurait dû être appliqué dés janvier 2003 mais devant la levée de boucliers des importateurs et des fabricants, la KFDA a accepté le report de l'application ; ce délai de six mois devant permettre aux entreprises du secteur de faire les ajustements nécessaire. La KFDA annonce que, passé ce délai, des sanctions seront prises contre les contrevenants.
Simultanément, cette disposition oblige les fabricants de cosmétiques à effectuer des tests prouvant la validité des dates inscrites sur leurs produits. Les résultats de ces tests devront être conservés afin de pouvoir être fournis sur demande et en cas de contrôle, aux services de la KFDA.
Projets de révision à l'étude
La KFDA envisage également de proposer les réformes suivantes :
- Extension de l'appellation cosméceutique à des produits "fonctionnels" autres que les trois types de produits déjà concernés (blanchissants, anti-âge, protection solaire/bronzant)
- Mise en place d'une procédure de visa sur les contenus des publicités ayant trait aux cosmétiques avant toute publication ou diffusion ; la KFDA déléguant cette mission à la Korea Cosmetic Industry Association (KCIA).
- Obligation d'inscrire sur l'emballage l'intégralité des ingrédients entrant dans la composition des produits.
La commercialisation de produits importés en Corée du Sud se révèle un parcours où les obstacles sont de plus en plus nombreux. La récente décision de la KCIA et de la KFDA visant à interdire l'acide kogique, principalement utilisé dans les produits blanchissants, ajoute à la complexité. La KCIA et la KFDA ont décidé de prendre cette mesure de "précaution" en attendant les conclusions définitives des scientifiques quant aux éventuels effets cancérigènes de lacide kogique.
- Affaire SK : un groupe aujourd'hui vulnérable : hubert.frederic@dree.org
Quelques chiffres publiés nous permettent de brosser une première estimation du coût du scandale SK Global pour l'économie coréenne. La fraude comptable porte officiellement sur 1,2 Mds USD, officieusement sur 1,6 Mds USD. Une première révision des comptes consolidés de SK Global (en attendant une évaluation plus précise courant juin) pourrait conduire à la liquidation de la société.
SK Corp, principal actionnaire de SK Global (37% du capital), devrait connaître une période difficile. Il lui faudra en effet provisionner ses parts sur SK Global. SK Corp. devrait d'ores et déjà annoncer une perte nette consolidée de 1,9 milliards d'USD en 2002. L'agence de notation Standard & Poors vient d'abaisser la note long terme de SK Corp. à BB+, invoquant les pressions grandissantes dont cette société fait l'objet pour renflouer SK Global.
La dette de SK Global s'élève à environ 7 Mds USD, dont 5,5 Mds USD contractée en Corée du Sud. Le taux de récupération, en cas de mise en faillite de l'entreprise, est actuellement estimé inférieur à 40%.
Les banques coréennes les plus exposées (en proportion de leur capital) sont la Export-Import Bank of Korea, Hana Bank, la Korea Exchange Bank et Shinhan (ces deux dernières étant déjà touchées par la crise du secteur des cartes de crédit) :
Les banques étrangères (parmi lesquelles trois banques françaises) sont exposées à hauteur d'un milliard d'USD sur SK Global, essentiellement sur des filiales situées à l'étranger (près de 80% de l'exposition). Les trois banques les plus concernées sont Citibank, Sumimoto Bank, et Standard Chartered Bank, qui détiennent à elles seules près du quart des créances étrangères.
Publications :
Disponibles sur le site de la ME http://www.dree.org/coree
Etudes disponibles auprès de aline.delheme@cfce.fr et viviane.silberstein@cfce.fr
- Le marché de la machine-outil en Corée du Sud
- Les équipements électriques (haute, moyenne et basse tension) en Corée du Sud
- Les équipementiers automobiles en Corée du Sud.
- Guide-répertoire : Les importateurs de viande de porc en Corée du Sud
- Le secteur ferroviaire urbain en Corée du Sud
Statistiques Sources NSO et BOK
PIB 2002
422,2 milliards USD PIB/habitant 2002
10.013 USD Chômage
3,6% (mars 2003) Inflation
3,7% (avril 2003) Won / Dollar
Won / Euro
1.215,4 (06/05/2003) 1.372,7 (06/05/2003)
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Éditeur : Mission Économique de Séoul Adresse :Kangnam P.O Box 2165 Séoul, 135-621 http://www.dree.org/coree Directeur de la publication :Yves de Ricaud yves.dericaud@dree.org Revue par yves.dericaud@dree.org et marie.bonnet@dree.org Date de parution : 7 mai 2003 Abonnement : en ligne http://www.diffusion.dree.org/ e-mail : izabel.deuff@dree.org
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