DE NOUVEAUX DÉFIS POUR LA CORÉE
Pour ses 10 ans, le DESS Management International a organisé le vendredi 8 mars à RENNES une conférence sur le thème: "De nouveaux défis pour la Corée" placée sous le Haut Patronage et avec la participation de Son Excellence Monsieur JANG Jay-ryong, Ambassadeur de la République de Corée en France
Le DESS management International de l'Institut de Gestion de Rennes, membre du réseau des IAE, Université de Rennes 1, a choisi de mettre l'accent sur la Corée du Sud dont la position stratégique dans le monde et sur l'échiquier asiatique permet de donner un éclairage pertinent aux grands débats géopolitiques et économiques de ce début de siècle.
Conférence organisée par : Catherine Sarlandie de La Robertie et les étudiants du DESS Management International
Avec le concours
. Du Centre de Recherche des Écoles Saint Cyr-Coëtquidan, équipe de gestion . De l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale, Association de Haute-Bretagne . De l'Association France-Corée . De la Direction Régionale du Commerce Extérieur de BretagnePROGRAMME
- 13h45 Accueil des participants
- 14h00 Les relations de la Corée du Sud avec ses grands partenaires (USA, Chine, Japon, UE). Quelles perspectives pour le rapprochement avec la Corée du Nord? Par S.E.M Jang Jai-ryong, Ambassadeur de la République de Corée en France
La nouvelle donne de l'économie coréenne par Monsieur Kim Hyung-kuk, conseiller près l'Ambassade de la République de Corée en France.
Bilan des relations commerciales franco-coréennes et perspectives, par Monsieur Jean-Louis Latour, Directeur Régional du Commerce Extérieur de Bretagne (Conseiller Economique et Commercial près l'Ambassade de France en Corée de 1996 à 1999)
De nouvelles opportunités stratégiques pour les entreprises par Monsieur Olivier Lafaye, Président de l'Association FRANCE-CORÉE, Directeur Général de Thomson Multimédia
- 17h30 Débat
- 18h00 Cocktail
Contact: Catherine De la Robertie catherine.delarobertie@univ-rennes1.fr
Intervention de S.E.M. Jang Jai-ryong, Ambassadeur de Corée en France
"Les relations de la Corée du Sud avec ses grands partenaires (USA, Chine, Japon, UE). Quelles perspectives pour le rapprochement avec la Corée du Nord ?"
Madame Catherine Sarlandie de la Robertie Monsieur le Directeur Régional du Commerce Extérieur de Bretagne, Monsieur le Président de l'Association France - Corée, Mesdames et Messieurs les Entrepreneurs, Mesdames et Messieurs les Professeurs, Mesdames et Messieurs les Etudiants, Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour vous présenter la situation politique en Asie du Nord-Est, en particulier les relations que la Corée entretient avec ses principaux partenaires, ainsi que les relations intercoréennes.
Ce n'est pas la première fois que je visite la Bretagne. En effet, durant mes vacances d'été, l'an passé, j'ai eu le plaisir de parcourir votre belle région et j'en ai gardé de très beaux souvenirs. Je me réjouis d'avoir l'occasion de revenir en Bretagne. Et je voudrais vous remercier de m'avoir offert cette opportunité.
Mon intervention se compose de deux grandes parties. Tout d'abord, je vous exposerai les relations entre la Corée et ses principaux partenaires puis j'aborderai la question des relations intercoréennes.
I. Les relations entre la Corée et ses principaux partenaires 1. Présentation générale de la Corée et de son histoire
Je pense que la connaissance de l'histoire de la Corée permettra de mieux saisir les enjeux contemporains. C'est pourquoi je tiens à vous présenter brièvement l'histoire de la Péninsule coréenne. La Corée, dont la civilisation fut très brillante, a une longue histoire, vieille de plus de 4300 ans. Elle a connu un régime monarchique centralisateur jusqu'au début du XXème siècle avec la dynastie de Chosun, nom duquel est issue l'expression "Pays du Matin calme" inventée par le grand poète indien Tagor.
Malheureusement, la dynastie de Chosun, affaiblie par son déclin, a été victime des rivalités opposant les grandes puissances impérialistes à la fin du XIXème siècle. Par la suite, la Corée a été assujettie à la domination japonaise dont elle s'est libérée en 1945, avec la chute du Japon, à la fin de la seconde guerre mondiale. Cependant, dès la libération, la Corée a été divisée en deux par les idéologies antagonistes ce qui a provoqué, en 1950, la Guerre de Corée, conflit dévastateur qui a duré trois ans. Depuis lors, cette séparation et cette opposition perdurent.
2. L'importance des relations entre la Corée et ses pays voisins
Si la Péninsule coréenne a été toujours un champ de bataille, notamment pendant la période de la guerre froide, c'est essentiellement en raison de sa situation géographique. La Corée a, en tout temps, été considérée comme ayant une position stratégique car elle relie le continent de l'Asie du Nord-Est à l'Océan. La Corée suscite donc depuis très longtemps déjà un intérêt particulier chez tous ses pays voisins. C'est pourquoi, tout au long des cinq dernières décennies, depuis la fondation de la République de Corée en 1948, la diplomatie coréenne a attaché une importance particulière aux relations que la Corée avait tissées avec les grandes puissances telles que les Etats-Unis, la Chine, le Japon.
A. Les relations entre les Etats-Unis et la CoréeParmi les relations extérieures de la Corée, celles nouées avec les Etats-Unis revêtent un caractère primordial. La libération de la Corée du joug japonais a été rendue possible principalement grâce au concours des Etats-Unis. Depuis lors, ces derniers ont toujours entretenu une relation privilégiée avec la Corée. En particulier, lors de la Guerre de Corée en 1950, la grande participation de l'armée américaine à nos efforts pour préserver notre indépendance a véritablement scellé nos liens par le sang. En outre, le soutien des Etats-Unis a constitué la pierre d'angle de la reconstruction de la Corée après la guerre et de son redressement total.
Le développement remarquable de l'économie et de la démocratie, en Corée, a contribué à établir un vrai partenariat entre les deux pays. Nos relations ne sont plus celles d'un pays dépendant envers le pays qui lui accorde son aide, situation prévalant dans les années 50, mais elles se sont parvenues à un équilibre au point de permettre une véritable collaboration. Désormais, les deux pays multiplient des consultations sur des questions d'ordre régional et international.
C'est sur une coopération solide entre les Etats-Unis et la Corée, en matière de sécurité, que se fonde. la politique de réconciliation et de coopération menée par le Président Kim à l'égard de la Corée du Nord. Je développerai ce point plus loin mais cette politique à l'égard de la Corée du Nord a pour but de faire preuve de tolérance et de compréhension envers la Corée du Nord, afin que cette dernière s'engage dans la communauté internationale en tant que membre responsable. Par-là même, il s'agit de dissiper la tension, de mettre un terme au conflit dans la Péninsule coréenne et, à long terme de réaliser la réunification.
Les Gouvernements américains et coréens, notamment pendant la période de l'administration Clinton, ont maintenu une coopération politique très étroite. Cependant, la politique de l'administration Bush, qui a fait de la résolution de la question des armes de destruction massive une priorité, a jeté un froid sur les relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.
Par conséquent, ce durcissement de la politique américaine a affecté les relations intercoréennes, ce qui a semé le doute sur la possibilité d'une politique différenciée à l'égard de la Corée du Nord de la part des Etats-Unis et la Corée du Sud
Or, lors du sommet bilatéral qui a eu lieu le 20 février dernier à Séoul, le président Bush a exprimé son soutien actif à la politique coréenne de réconciliation et de coopération vis à vis de la Corée du Nord : la " sunshine policy " du président Kim Dae-jung. Il a également confirmé sa volonté de dialogue avec la Corée du Nord. La Corée du Sud et les Etats-Unis maintiennent une coopération étroite en matière de stratégie, à laquelle appartient la politique à l'égard de la Corée du Nord, ainsi qu'en économie.
B. Les relations avec la ChineSi la Chine a été pendant longtemps un partenaire privilégié de la Corée du fait de sa proximité géographique et culturelle, l'avènement du communisme en Chine en 1949, ainsi que la participation chinoise à la guerre de Corée auprès des Nord-Coréens, ont entraîné une césure entre les deux pays, ce jusqu'au rétablissement des relations diplomatiques en 1992. Depuis lors, la Corée et la Chine continuent d'approfondir de véritables relations bilatérales, non seulement dans le domaine économique et commercial, mais également sur le plan politique.
La Chine et la Corée, au-delà de leurs liens historiques anciens, partagent la même optique quant à la stabilité dans la Péninsule coréenne. La Chine ne souhaite pas, en effet, qu'éclate un conflit dans la Péninsule, dans la mesure où cela nuirait directement à ses intérêts économiques.
Dans une telle perspective, la Chine soutient désormais notre politique d'embellie et exprime sa volonté de jouer un rôle constructif pour assurer la paix et la stabilité au sein de la Péninsule coréenne. C'est principalement sur le plan économique que la croissance des échanges entre les deux pays est notable, et, en effet, chacun représente le troisième partenaire commercial de l'autre. Le commerce extérieur entre les deux pays s'élevait à 6 milliards de dollars en 1992 ; il atteint aujourd'hui un montant de 30 milliards de dollars, c'est-à-dire qu'il a été multiplié par 5 au cours de 9 dernières années . Et, je pense que ce n'est pas fini. Il est fort probable que les relations économiques entre la Chine et la Corée se développent encore et prennent une envergure, dominant les relations qu'entretient la Corée avec ses autres partenaires.
C. Les relations avec le JaponLes relations entre le Japon et la Corée sont, si l'on peut s'exprimer ainsi, des liens caractérisés par le phénomène paradoxal d'attrait et de répulsion. Mais, les deux pays ont toujours maintenu des relations très étroites, en particulier dans le secteur économique, et les échanges humains et intellectuels sont très riches.
Cependant, le passé douloureux revient sans cesse pour jeter une ombre sur leurs relations. Les Coréens se sentent assez proches de la culture japonaise mais, paradoxalement, ils pensent que la forte influence de cette culture serait préjudiciable au pays.
Toutefois, pour que cette réserve des Coréens à l'égard du Japon ne nuise pas au développement des relations entre les deux pays, le Président Kim Dae-jung a beaucoup insisté sur la nécessité d'une coopération avec ce pays voisin. Ainsi, il a persuadé le peuple coréen de ne pas trop se pencher sur le passé mais de regarder résolument vers l'avenir, en repartant sur de nouvelles bases. Dans ce cadre, l'organisation conjointe de la Coupe du Monde 2002, en particulier, représente une merveilleuse opportunité pour nos deux pays de mieux se comprendre et donc de consolider leurs liens d'amitié.
D. Les relations avec l'EuropeL'établissement des relations officielles entre la Corée et certains pays européens remontent à plus d'un siècle, comme c'est le cas de la relation franco-coréenne initiée officiellement en 1886 par l'Accord d'Amitié et de Commerce. Ces anciennes relations entre l'Europe et la Corée ont pris une réelle ampleur lors de la Guerre de Corée à laquelle sept pays européens, dont la France, ont participé en envoyant leurs soldats pour soutenir la Corée du Sud.
Pourtant, malgré la grande profondeur historique des relations entre la Corée et l'Europe, les échanges entre la Corée et les pays européens ont été défavorisés par un éloignement géographique important. Notamment, compte tenu du potentiel de chacun des deux partenaires, les relations entre la Corée et l'Europe restent, somme toute, en deçà de ce qu'elles pourraient être.
Néanmoins, ces relations ont pris un essor remarquable avec la mise en place de l'ASEM, Organisation de Coopération entre l'Asie et l'Europe, concrétisant leur volonté commune de renforcer leurs liens. Par ailleurs, les deux continents ne cessent de multiplier depuis lors les consultations politiques, notamment au sujet de l'Asie du Nord-Est.
Tous les pays européens soutiennent la politique d'embellie de notre Gouvernement et, dans le même temps, ils s'efforcent de susciter l'ouverture de la Corée du Nord, par le biais de l'aide humanitaire, et de parvenir à ce que cette dernière soit insérée au sein de la communauté internationale.
La coopération entre l'Union Européenne et la Corée acquiert une grande dimension également dans le domaine économique. Ainsi, les investissements des entreprises européennes en Corée continuent de croître, notamment après la crise financière de 1997.
II. Les relations intercoréennes et la politique de réconciliation et de coopération sud-coréenne 1. Le climat de changement dans la Péninsule coréenne
Je vous ai présenté la situation politique en Asie du Nord-Est et je vous ai expliqué l'importance de la relation de coopération entre les principaux partenaires de la Corée tels que les Etats-Unis le Japon, la Chine et l'Union Européenne. A présent, je souhaite aborder la relation entre les deux Corées ainsi que la politique d'engagement menée par la Corée du Sud.
Comme je vous l'ai déjà indiqué, l'Asie du Nord-Est constitue un véritable carrefour où convergent les intérêts des grandes puissances comme les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la Russie. Il est donc certain que la stabilité et la paix de cette région influencent directement le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde. Or, en cette période de détente du contexte politique mondial, la Péninsule coréenne demeure, malheureusement, la seule région où règne une tension permanente.
Pour parvenir à la résolution de cette situation, le Président Kim Dae-jung s'est rendu à Pyong-Yang, capitale de la Corée du Nord, mettant ainsi en danger tant sa vie personnelle que son avenir politique. Cependant, il a réussi à organiser le premier sommet historique intercoréen, ceci ayant été rendu possible par sa politique d'embellie à l'égard de la Corée du Nord, en laquelle il a toujours eu une profonde conviction.
En outre, cette politique d'embellie entreprise par le Gouvernement du Président Kim Dae-jung s'est essentiellement focalisée sur le fait de favoriser la coexistence pacifique entre les deux Corées, ce qui a fort bien contribué à instaurer une atmosphère de réconciliation et de coopération.
2. Les données et les résultats de la politique de réconciliation et de coopération
Cette politique du Président Kim Dae-jung est fondée sur les trois principes suivants :
· Le maintien d'une sécurité totale · Le rejet de l'idée d'une réunification qui mènerait à l'absorption de la Corée du Nord par la Corée du Sud · L'élaboration d'une politique promouvant une réconciliation et une coopération activesLe Gouvernement envisage de mettre en uvre cette politique de tolérance avec persévérance et patience, de façon à répondre, dans un premier temps, à la tendance mondiale prévalant en cette période de fin de guerre froide, tout en se basant sur une analyse objective et solide de la situation nord-coréenne.
Grâce à cette politique, cet état de tension, qui a perduré durant les cinquante dernières années dans la Péninsule coréenne ; s'est atténué. Et, en dépit de la tension mondiale consécutive aux événements du 11 septembre, ce climat d'entente dans la Péninsule coréenne a été préservé.
Mais c'est essentiellement sur le plan économique que l'évolution des relations intercoréennes est la plus notable. Ainsi, les deux Corées ont signé un accord de coopération économique. Le commerce intercoréen a atteint 420 millions de dollars, ce qui représente un quart du commerce extérieur nord-coréen. En outre, a été défini un projet d'implantation des usines sud-coréennes dans la ville de GAISUNG, une importante agglomération urbaine de Corée du Nord, tandis qu'un accord garantissant la sécurité des investissements a été conclu. Il a également été décidé de connecter les voies ferroviaires de part et d'autre de la frontière.
Cette coopération s'est étendue à d'autres domaines, principalement la culture, les sports, et le tourisme. Durant ces quatre dernières années, c'est-à-dire depuis l'investiture du Président KIM Dae-jung, 25 000 visiteurs sud-coréens se sont rendus en Corée du Nord, soit 20 fois plus que le cumul du nombre de visiteurs sud-coréens lors des années antérieures. En outre, 430 000 touristes sud-coréens ont visité le célèbre Mont GUMGANG, concrétisant alors le rêve que tous les Coréens pensaient impossible à réaliser. Afin de vous faire comprendre la signification de tous ces chiffres, il est peut être nécessaire de vous expliquer combien la relation intercoréenne est totalement différente de celle entre la République Fédérale Allemande et la République Démocratique Allemande. Les Nord-Coréens n'ont droit qu'à une seule chaîne de télévision et n'ont accès qu'à une unique fréquence radio, strictement contrôlées par l'Etat. Durant toutes ces dernières années, la frontière entre les deux Corées était totalement infranchissable, sauf, peut-être, pour les espions ! De plus, le sol de cette zone frontalière est jonché de mines antipersonnel. C'est pourquoi ce chiffre de 25 000 personnes revêt un caractère véritablement exceptionnel.
Cependant, malgré la portée significative de ces échanges, et en dépit du développement important des relations intercoréennes, leur évolution connaît actuellement une certaine stagnation. Cela est en partie dû, ainsi que je vous l'ai expliqué précédemment, au mécontentement exprimé par la Corée du Nord vis à vis de l'attitude américaine.
3. La perspective des relations intercoréennes
En dépit du ralentissement affectant le développement des relations intercoréennes, nous restons convaincus que seule cette politique peut permettre d'aboutir à l'établissement d'une paix durable. Comme l'a déclaré le Président Kim, nous avons fermement l'intention de poursuivre cette politique d'embellie à l'égard de la Corée du Nord, avec patience et persévérance. En effet, nous avons la certitude que la Corée du Nord est consciente que la seule voie pour échapper à son marasme économique est de coopérer avec le monde extérieur. Cependant, le dilemme auquel est confrontée la Corée du Nord réside dans le fait qu'une ouverture trop précipitée mettrait en danger la pérennité de son régime. C'est peut être pour cette raison que la Corée du Nord paraît se montrer réservée et semble appréhender les conséquences du rapprochement avec la Corée du Sud.
Nous souhaitons poursuivre cette politique tout en concédant à la Corée du Nord le temps d'adaptation qui lui est nécessaire. Dans ce processus, il nous faut impérativement obtenir l'approbation du peuple sud-coréen. Le Gouvernement va déployer tous les efforts afin de parvenir à un soutien absolu de la part des Coréens. Aussi, nous sommes persuadés que l'appui de la communauté internationale à notre politique représente le véritable élément moteur du rapprochement entre les deux Corées. Heureusement, toute la communauté internationale, y compris les pays européens, n'a cessé de renouveler ses encouragements et d'exprimer sa satisfaction à l'égard de la politique entreprise par la Corée du Sud. La remise du prix Nobel de la Paix au Président Kim en est l'accomplissement.
Avec le soutien de la communauté internationale, nous allons poursuivre cette politique et nous sommes convaincus du succès qui couronnera nos efforts et récompensera notre patience.
S.E. M. JANG Jai-ryong
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