Second to none in three wars
Le Second de personne de trois guerres
Histoire de la 2ème Division d'Infanterie
des États-Unis en Corée
(C'est dans le 23ème Régiment de cette Division que fût intègré le Bataillon Français de l'ONU
à partir du 8 décembre 1950)
 
D'aprés une étude de Gérard JOURNET, 1997
Délégué EST de l' A.N.A.F.F. ONU - R.C. (Association des Anciens des Forces Françaises de l'ONU et du Régiment de Corée)
 
Adaptation, réalisation : Léon C. ROCHOTTE , Association France-Corée.
Publication placée sous licence GFDL de documentation libre

 

  

Seule Division de l'Armée des États-Unis a avoir été formée en FRANCE (en 1917 à BOURMONT dans la Haute-Marne) elle a été composée à partir de deux brigades : l'une d'Infanterie, l'autre de Marines. Elle se rendit célèbre en 1918 par ses combats au Bois de BELLEAU et à SAINT-MIHIEL. (Première partie)

En 1944, elle débarque sur les plages de SAINT LAURENT SUR MER. Son itinéraire victorieux passera par la Normandie, Brest, les Ardennes belges, puis, en Allemagne Gottingen, Leipzig et la libération de Pilsen en Tchécoslovaquie. (Deuxième partie)

  Collection complète à voir sur Net4War

En 1950, l' "INDIANHEAD" (nom inspiré par son badge d'épaule) fut une des premières unités à intervenir dans le conflit coréen au titre des NATIONS UNIES. C'est à cette "Second to none" que furent rattachés les Bataillons Français, Néerlandais et Thaïlandais envoyés à ce même titre par leurs Pays respectifs.

Actuellement, la 2ème Division est toujours opérationnelle avec l'armée de la République de Corée, sur la Zone Démilitarisée (D.M.Z.) - Année 2001

Fière de son passé, la Seconde Division U.S. ne fut jamais le "Second de Personne" dans ces trois conflits, ainsi que le proclame sa devise.

______________________

LA GUERRE DE CORÉE 1950 - 1953

- Origines du conflit de 1950

Lors de la conférence de Yalta, en janvier 1945, Staline, Président de l’Union Soviétique, s’était engagé à intervenir militairement contre le Japon après la fin des hostilités en Europe. L'Allemagne capitule le 8 mai 1945.

Le 26 Juin, la Charte qui donne naissance aux Nations-Unies est signée.

Suite au refus de l’ultimatum du 26 juillet 1945 adressé par les Alliés à l’Empire du Soleil Levant dans le cadre de la conférence de Postdam, les États-Unis frappent le Japon par le feu atomique le 6 Août à Hiroshima, puis le 9 sur Nagasaki : si la flotte du Japon est détruite, son potentiel militaire terrestre est encore immense et très déterminé (800.000 hommes en Mandchourie, un million d'hommes en Chine, et trois millions sur l'archipel). Entre les deux explosions et conformément aux engagements pris, l'Union Soviétique déclare la guerre au Japon et intervient massivement en Mandchourie.

Le 2 Septembre 1945, le Japon capitule sans condition.

Il était convenu entre les Russes et les Américains que leurs Nations respectives procèderaient au désarmement des troupes japonaises stationnées en Corée, de part et d'autre d'une ligne fixée très arbitrairement à hauteur du 38ème parallèle. Au lendemain de la Victoire, les Soviétiques envahirent la Corée jusqu'à cette ligne imaginaire, s'empressant de couper toutes lignes de téléphone, de chemin de fer et de communication, et mettant fin à tout mouvement de personnes. Ils y installèrent aussitôt un régime totalitaire.

En 1947, les Soviets refusent la proposition de l'O.N.U. de procéder à des élections libres pour la réunification du Pays. Des élections sont alors organisées sous contrôle de l'ONU dans la seule zone Sud où est mis en place un régime démocratique: la République de Corée est née. Mais nous sommes au début de la guerre froide.

- L’agression Nord-Coréenne.

Le 25 juin 1950, les Nord-Coréens envahissent la Corée du Sud. Devant la supériorité écrasante de l’adversaire, les  R.O.K.  (abréviation de Republic of Korea), totalement dépourvus de moyens lourds et de blindés, sont littéralement laminés.

- Réaction des Nations-Unies

Convocation immédiate du Conseil de Sécurité. L’URSS le boycotte depuis janvier 1950 et ne peut donc y exercer son droit de veto contre la motion américaine exigeant un cessez-le-feu immédiat avec retrait des troupes communistes du Nord. Le 26 Juin 1950, lendemain même de l'agression, par un vote de neuf voix contre zéro, les Nations Unies prendront en toute hâte une résolution appelant l'ensemble de ses Membres à fournir "toute l'assistance qui s'avèrera nécessaire" à la Corée du Sud. Vingt et une Nations participeront à cette opération.

Le 1er Juillet, les premiers éléments de la 24 ème Division Américaine stationnée au Japon, débarquent en Corée. L'O.N.U. entre effectivement en guerre. Pour la première fois, l’ONU va disposer d’une armée sur un théâtre d’opération sous un commandement unifié, le Général Mac ARTHUR, artisan de la victoire dans le Pacifique sur les Japonais 5 ans auparavant en sera le Commandant en Chef. Cependant, les Forces Communistes du Nord continuent à déferler, écrasant tout ce qui offre une résistance organisée. Mais les Forces de l'ONU se renforcent sans cesse. Début Août, le blocus naval de la Corée est total. L'aviation alliée embarquée ou opérant depuis le sol a déjà effectués plus de 10.000 missions de bombardement ou de soutien. Le front est stabilisé sur un périmètre de 160 sur 80 km accroché dans une boucle du Naktong qui abrite les deux grandes villes du Sud, au nord Taegu, au sud le port de Pusan, cordon ombilical par où se déversent continuellement hommes et matériels.

 
ORGANIC UNITS

OF THE SECOND INFANTRY DIVISION 

Headquarters 2nd Infantry Division

____________

9th Infantry Regiment
23rd Infantry Regiment (*)
38th Infantry Regiment
____________
Headquarters and Headquarters Battery,
2nd Divion Infantry Artillery
____________
12th Field Artillery Battalion
15th Field Artillery Battalion
37th Field Artillery Battalion
38th Field Artillery Battalion
____________
2nd Engineer Combat Battalion
____________
2nd Medical Battalion
____________
Headquarters Special Troops, 2nd Infantry Division
____________
Headquarters Company, 2nd Infantry Division
702nd Ordnance Company
2nd Quartermaster Company
2nd Reconnaissance Troop
2nd Signal Company
Military Police Platoon, 2nd Infantry Division
2nd Infantry Division Band
____________

UNITS ATTACHED THROUGHOUT COMBAT

612th Tank Destroyer Battalion
741st Tank Battalion
462nd Anti-aircraft Artillery Bataillon
2nd Counterintellingence Corps Detachment
Photo Interpretation Team No. 6
Order of Battle Team No. 8
Military Intelligence Interpreter Team No. 415
Interrogation Prisoner of War Team No. 25
Interrogation Prisoner of War Team No. 27
Interrogation Prisoner of War Team No. 28
Detachment "I", 165th Signal Photo Company
Air Support Party, IX Tactical Air Command
(*) Le 23ème Régiment d'Infanterie sera composé de deux Bataillons U.S. et du Bataillon Français 
 La "Second To None" arrive 

Le 8 juillet le Général Keisser commandant la 2ème D.I. alors stationnée à FORT-LEWIS reçoit l’ordre de faire mouvement sur l’Extrême-Orient. La Division, pour compléter ses effectifs du temps de guerre recrute 5.000 hommes, 10% sont des Vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

Les premiers éléments de la Division, le 9ème R.I., débarquent le 31 juillet à FUSAN (Pusan) port du sud de la Corée, suivis rapidement des 23ème et 38ème R.I. Le 20 août, toute la Division est en Corée. Les Unités, à mesure de leur arrivée furent engagées au coup par coup dans la bataille du réduit de Pusan car la situation des Alliés était désespérée. Le commandement déplaçait ses forces, limitées, pour renforcer les points faibles de défenses du périmètre. 

Du 6 au 22 août, les Unités de la 2ème DI déjà présentent en Corée comme le 9ème RTC, le 15ème Bataillon d’artillerie, subirent de sévères et nombreuses attaques de la part des Coréens du nord, soutenus par des chars lourds et malgré les appuis aériens, l’ennemi progressait au delà de la rivière Naktong. Mais à partir du 18 août, grâce à des Unités venues en renfort, les Communistes reculent jusqu'à la rivière.

Pendant ce temps, les chars d’un groupement dont faisait partie le 3ème Bat. du 9ème RTC et qui avaient la mission de garder la base vitale de Pohanguong, sur la côte Est, à 5 km au Nord de Kyongyu, prirent du retard au passage d’un pont du Génie, la séparant ainsi du reste du convoi. Le 11 août, ces chars tombèrent dans une embuscade à 20 km de la base, mais la compagnie envoyée à leur secours fut aussi neutralisée. Après des heures de combats, le reste de ce groupement arriva à la base de Pohanguong et s’y enterra.

- Le réduit de PUSAN (Pusan perimeter)

Le 23 août, les Unités de l’Indianhead regroupées relèvent la 24ème Division et tiennent tous les points stratégiques du Naktong, sur un front de 65 kilomètres. Parallèlement au cours de la rivière, à l’intérieur du dispositif de défense de la Division, la route de Hyonpong-Chanckong est encombrée de milliers de réfugiés.

Pendant 15 jours de mauvais temps la bataille, dans les vallées, sur les montagnes abruptes, fut incertaine. L’artillerie de la Division tire à vue sur l’ennemi. 

A l’extrême gauche du dispositif, la 2ème Cie de Reconnaissance sur la défensive inflige des pertes sévères aux Coréens du Nord. Le 38ème RI sauvegarde le flanc droit, jusqu’aux " Pipercubs " (avions de reconnaissance et d’observation), survolent la zone en de nombreux piqués, qui éparpillent les concentrations d’artillerie. Toutes ces actions garderont le lien entre les forces Nord et Sud de la Division alors que l’ennemi s’engouffrait dans le centre du dispositif. 

Le 31 août, à 21h30, appuyé par le tir de l’artillerie et le soutien de blindés, trois Divisions communistes lancèrent une ultime attaque afin d’atteindre Miryang en vue de couper la ligne vitale de ravitaillement Pusan-Taegu. Les Unités de la Division furent par endroit submergées, dispersées, l’ennemi ouvrit une brèche de 8 km et vint se heurter dans le périmètre de défense à la barrière montagneuse protégeant le dispositif intérieur de la Division. 

L’Indianhead, regroupe ses forces restantes afin de défendre les cols de Changnyon et de Vongsan situés sur la route menant à Miryang. Le mot d’ordre était : " résister ou mourir ".

Se battant sauvagement durant trois jours et trois nuits le 2ème Bataillon du Génie, employé comme Infanterie, détruisit au centre de Vongsan les chars communistes. Le personnel de la musique et des services administratifs se battirent pour garder le défilé derrière Vongsan. L’ennemi fut stoppé le 4 septembre.

- Exode des réfugiés vers le Sud

 Tous ces combats à travers la péninsule de Corée entraînèrent l’exode de milliers de réfugiés terrorisés, affamés, fatigués, fuyant les hordes communistes, descendant des montagnes, encombrant les routes en direction du sud, gênant considérablement les opérations de la Division .Dans ces flots de réfugiés, composés de vieillards, de femmes et d’enfants, il y avait de nombreux agents nord-coréens dont le travail étaient de gêner les troupes des Nations-Unies par des sabotages, des embouteillages monstres sur les routes, harcèlement des Unités se déplaçant, lancement de fausses informations, et toutes activités d’espionnage.

Afin de parer à toutes ces actions, le commandement interdit dans la zone de combat tout déplacement de nuit, propice aux infiltrations dans les lignes des alliés, les commandants de compagnies reçurent l’ordre de tirer sur les civils qui n’obtempéraient pas aux ordres. La police militaire, équipé de détecteurs de mines, trouva plus d’une arme cachée dans les ballots de Coréens dits " réfugiés ". 

Afin de canaliser toute cette foule, la Division créa des zones de ravitaillement et de repos. La police militaire sud-coréenne dirigea les colonnes de réfugiés et les escorta vers le sud et hors de la zone de la Division. D’autre part, la 2ème DI assura un service de sécurité commandé par un officier coréen qui se montra très efficace dans la recherche d’agents ennemis.

- La remontée vers le nord 

Des Unités dont la 1ère Brigade de Marines vinrent en renfort de la "Second To None" en vue de contre-attaquer l’ennemi afin de réorganiser de nouvelles positions de défense sur un front raccourci de 30 km à l’est de la rivière Naktong et de conquérir les points stratégiques permettant une offensive générale vers le Nord.

L'objectif du Général Mac ARTHUR était de couper les arrières des troupes communistes qui exerçaient une intense pression sur le Périmètre de Pusan par une opération amphibie d'une grande hardiesse, opération CHROMITE, les prenant en tenaille au beau milieu de leur dispositif.

Le 15 septembre 1950, jumelée avec le débarquement des troupes américaines à INCHON, 300 kilomètres plus haut sur la côte ouest de la péninsule, l’offensive prévue se déclencha. En deux semaines les GIs et les ROKs s'emparèrent de Suwon, du terrain d'aviation de Kimpo et franchirent le fleuve Han. SÉOUL fut reconquise le 26.

Pendant ce temps, la 2ème DI, se frayait un passage à travers les troupes ennemies en retraite, et fut la première Unité des Nations Unies à traverser le Naktong sur le pont de bateaux construit en dépit des tirs d’artillerie adverses. Sa poussée en avant ne s’arrêta qu’après avoir atteint Chonju, Wonram et Kangyang. Les armées du Nord, à l’exception de quelques unités de partisans, étaient décimées, en complète déroute. Elles refluaient en désordre pour tenter de ne pas être prises au piège, laissant derrière elles des centaines de tonnes de munitions et de divers matériels.

 

- Le Passage du 38ème parallèle et la montée vers le fleuve YALU

 La 2ème Division, tout en consolidant son avance rapide, parvint, le 30 septembre, à KANGGYON et à NONSAN, puis ce fut KONGJU et CHONAN. L’Indianhead, dans le secteur de SUWON, passa en réserve lui permettant ainsi de se remettre en condition et de reposer le personnel.

Le 9 octobre, les Nations Unies donnent leur accord tacite pour une mission vers le Nord.

Le 17 octobre, la Seconde Division franchissait le 38ème parallèle et entrait dans PYONGYANG, capitale de la Corée du Nord.

Pendant ce temps, les troupes des Nations Unies qui avaient avancé en profondeur en Corée du Nord côté Ouest, commençaient à combattre des troupes chinoises. Fin octobre, 316 000 Chinois étaient déjà massés à la frontière. Début novembre, l’hiver ayant fait son apparition et malgré le froid, des forces Nord-coréennes viennent aux contact des positions de la 2ème DI autour de PYONGYANG. Vers le 15 novembre, la Division est en position le long de la rivière de CHONG-CHON, à WONNI, et doit reprendre sa marche en avant, en direction de HUICHON, 50 km plus au nord.

Le 23 novembre, l’ensemble de la 8ème armée progresse sur trois axes en direction du YALU.

L'ennemi semble complètement battu. 
 

- Retour à la case départ

Dans la nuit du 25 au 26 Novembre 1950, l'Armée Chinoise qui avait concentré d'énormes forces à l'abri des regards en Mandchourie, attaqua violemment les positions des forces des Nations Unies à l'Ouest des montagnes et celles du X Corps ("x" comme X-Ray), à l'Est, avec 500.000 combattants. En un éclair, le programme de Mac ARTHUR fut inversé: plus question de conquête des rives du Yalu, c'était tout le dispositif des Nations Unies qu'il lui fallait sauver maintenant. Il lui était interdit de déchaîner un assaut aérien sur les bases arrières chinoises qu'il appelait "le sanctuaire mandchou". Mac ARTHUR ordonna donc la retraite. 

Plus de 100.000 combattants des Nations Unies de la côte Est refluèrent vers le Sud en direction des ports de WONSAN et de HUNGNAM avec d'horribles pertes en vies humaines et en matériels. Leur sauvetage par l'U.S. Navy compte parmi les plus importantes et les mieux éxécutées des opérations d'évacuation massive par mer de toute l'histoire militaire mondiale

Sur la côte Ouest, l’armée chinoise attaque tout aussi brutalement l’ensemble des troupes des Nations Unies, dont 3 régiments de la Second Division le long de la rivière CHONG-CHON. Les pertes sont très lourdes au 9ème RI. Les Divisions reculent. Le Général WALKER, ne pouvant faire appel à des unités trop éloignées, ordonne le repli général de la 8ème Armée, repli qui doit être couvert par l’Indianhead

Cette dernière doit traverser le mouvement enveloppant des Chinois au sud de KUNURI, et c'est donc la 2ème Division qui, au prix de lourds sacrifices ralentira avec succès l’attaque ennemie, épargnant ainsi la vie de milliers d’autres combattants des Nations Unies. Pendant six jours de combats sanglants, ses pertes s’élèveront à 5.000 hommes et le 2ème Génie de combat y perdit 95% de son matériel.

Le 8 décembre, la Division se rassemble au sud de Séoul et se remet en condition, c’est à ce moment là que les Bataillons Français et Hollandais lui furent incorporés.

Le Général WALKER se tua dans un accident de jeep deux jours avant Noël, et le commandement des troupes échut au Lieut. Gen. Matthews B. RIDGWAY qui consolida le front à hauteur du 38ème parallèle et ramena ce qui restait du "X Corps" vers PUSAN en vue d'y reformer une réserve stratègique.

Après l’abandon de la capitale Nord-Coréenne par la VIII ème Armée, SÉOUL, fin décembre, tombait pour la deuxième fois aux mains des Communistes. La 2ème DI , en janvier 1951, s’installa en défensive dans le secteur critique de WONJU, bloquant l’offensive chinoise, causant à l’ennemi des pertes estimées à 12.000 hommes.

 

"Après avoir sauvé la liberté et l'indépendance de la patrie, nous allons vaincre les ennemis du communisme.
Nous devons écraser l'ennemi une fois pour toutes..." Traduction - Propagande Nord-Coréenne 1951

 

Les coups de boutoir des Nord-Coréens et de leurs alliés Chinois se faisaient d'autant plus violents que la résistance qui leur était opposée croissait. Ainsi ils attaquèrent dans la nuit du 1 février, à TWIN-TUNNEL, le 23ème RI (dont le Bataillon Français). Le 11 février, pendant 3 jours, encerclés par 4 divisions chinoises, Américains et Français, à 1 contre 60 et coupés de tout ravitaillement, brisèrent au périmètre de défense de CHIPYONG-NI, les attaques de l’ennemi. Le 4ème jour une colonne de secours appuyée par l'aviation dégagea la garnison.

Par des combats successifs, le 15 mars, Séoul fut reprise, le 38ème parallèle fut atteint à nouveau le 21 mars. Suite à l’offensive chinoise de printemps, le 16 mai, dans la région de HANGYE, la 2ème DI mena à bien un repli planifié.

Dans le même temps, le Général Mac ARTHUR, partisan d'une guerre à outrance contre la Chine, fut démis de son commandement par le Président TRUMAN.

Le 22 mai, passant à la contre offensive, la 2ème DI élimina 6.500 soldats communistes. Le 29 mai, le 23ème RI et le BF/ONU (Bataillon Français de l'ONU) atteignirent INGE.

Sur le front, on s'installa progressivement dans une dure guerre de tranchées RIDGWAY ayant eu consigne de s'abstenir de toute action offensive, des pourparlers de paix ayant été engagés à l'initiative des Soviétiques.

Le 7 juin, la 2ème Division se retrouva au repos à HUNG CHONG.

 

- Premières discussions pour un cessez-le-feu, mais les combats continuent 

Le 10 juillet 51, première rencontre en vue d’un cessez-le-feu à KAESONG, le 22 août, arrêt des pourparlers par les Communistes.

Le 11 septembre, le 9ème RI , en place depuis le 25 juillet, par des attaques méthodiques et le soutien d’une puissante artillerie, occupe tout le massif de PUNCH-BOWL.

Le 13 septembre, début des combats par le 23ème RI pour la prise de la côte 931, utilisant jusqu’au lance-flammes. Le 13 octobre, HEARTBREAK RIDGE (Crève-Cœur) étant pris. La Division fut relevée et mise au repos à KAPYONG. Le 20 octobre, le 1er bataillon du 23ème RI fut envoyé sur l’île de KOJE-DO pour garder les prisonniers de guerre.

Le 25 octobre, reprise des négociations à PAN-MUNJON.

Le 30 octobre, le 38ème RI s’installe à l’ouest du réservoir de HWACHON.

Le 20 décembre, la 2ème DI occupe la partie Est du "Triangle de fer". Le 27 décembre, le Bataillon Thaïlandais rejoint la division.

 

En janvier, février et mars 1952, les activités de la Division sur la ligne de front se limitèrent à des accrochages entre patrouilles, à des tirs d’armes automatiques et d’artillerie ainsi qu’à la capture de 26 prisonniers.

En Mai, le général YOUNG prend le commandement de la division. En juillet, après un mois de repos dans la région de KAPYONG, la 2ème DI est renvoyée sur le front. La Corée étant un pays montagneux au relief très accidenté, les Américains, pour faciliter le repérage sur les cartes des différents points cotés, leur attribuèrent des noms. C’est comme celà que le 23 ème RI s’installe sur les positions de OLD-BALDY. Les Français sur le T-BONE RIDGE.

Jusqu’au mois de Novembre, les unités de la Division menèrent des patrouilles, des raids dans les lignes ennemies. Tandis que les soldats chinois cherchaient à extirper les Américains de leurs avant-postes, ces combats répétés furent sanglants et durèrent parfois plusieurs jours. Les principaux furent le 24 juillet, attaque sur le T-BONE, le 16 septembre, tirs d’artillerie sur le OLD BALDY, le 6 octobre, le feu chinois s’abat sur ARROW HEAD (cote 281), du 6 au 15 octobre, la position du Cheval Blanc (White Horse) tenue par les ROKs change 24 fois de main. 

Le 10 novembre, attaque des Chinois contre la colline de PORK CHOP tenue par les Thaïlandais. Pour cette opération, l’ennemi avait lancé deux divisions contre les troupes de l’ONU. Les Chinois, n’ayant pu garder aucun poste avancé, limitèrent leurs attaques et finirent par se replier. 

- La fin des combats

Fin décembre 1952, la Division fut mise en réserve.

Les pourparlers à PAN-MUNJON butaient sur le rapatriement des prisonniers et restèrent dans l’impasse totale jusqu’au printemps. En mars 1953 les Communistes acceptèrent l’échange. Les discussions sur l’armistice reprirent. Néanmoins les accrochages sur front continuèrent en mai, juin et juillet.

Le 27 juillet 1953 l’armistice fut signé

_________________

 

- La Division aux États-Unis 1954 à 1965

En été 1954, la 2ème Division retourne aux Etats-Unis et s’installe à Fort Lewis (État de Washington). En août 1956, la Division fut transférée en Alaska. 

Le 8 novembre 1957, elle est mise en sommeil à Washington D.C.

Au printemps 1958, la " Second To None " est réactivée à Fort Benning (Géorgie) avec le personnel et l’équipement d’une Division dissoute retour d’Allemagne ; sa mission est d’instruire le personnel.

En mars 1962, la " Second Indian Head " fait partie des Unités du " Strategic Air Command ", engagées dans un programme d’entrainement tactique intensif à l’échelon Compagnie afin d’améliorer leurs qualités opérationnelles. La Division resta casernée à Fort Benning jusqu’en 1965. 


- Retour en Corée 1965 à nos jours

En juillet 1965, suite à un regain de tension sur la ligne de démarcation, dû à la multiplication d’incidents frontaliers et de tentatives d’infiltration en Corée du sud par l’armée du nord, le commandement américain fit appel à la 2ème D.I. pour l’aider à stopper ces confrontations. 

Dès 1970, les Nord-coréens estimèrent que leurs efforts contre la Division n’en valaient pas le prix et cessèrent leurs attaques organisées.

À partir de mars 1971, l’Armée du Sud assume seule, la sécurité de la zone démilitarisée, à l’exception d’une bande de terrain que la 2ème D.I. continue à contrôler

En 1997, la " Second to none " est toujours stationnée en Corée, répartie dans un certain nombre de camps, près de la zone démilitarisée ; son quartier général est au camp " Nuage Rouge " à Uijongbu, sa mission est de rester opérationnelle, d’être vigilante et prête à intervenir à tout moment.  

Second to none in three wars ... and still serving

__________________

 

- Incidents dans la zone démilitarisée

Cette zone, qui s’étend sur 250 kilomètres d’est en ouest à l’endroit le plus étroit de la péninsule coréenne, a 4 kilomètres de largeur, séparée en son milieu par une ligne de démarcation qui partage le pays en deux. Deux puissantes armées se font face jour et nuit depuis 1953. Le but recherché par la Corée du Nord par ses provocations successives depuis 1965, c’est le départ de l’Armée Américaine. Depuis le début de ces incursions vers le sud 47 soldats américains et mille soldats coréens furent tués.

Le 2 novembre 1966, six soldats du 1er Bat. du 23ème R.I. furent tués dans une embuscade.

En 1967, les incidents frontaliers augmentent dans la DMZ, bilan : 16 soldats US tués. A chaque rencontre, des pertes sévères sont infligées aux Communistes

Le 25 novembre 1974, à KUKANGP’O, découverte d’un tunnel passant sous la DMZ - qui s’étend sur 3 km 5 de la Corée du Nord à la partie contrôlée par le Sud. Ce tunnel permettrait le passage d’un régiment, à l’heure, dans le but d’envahir la Corée du Sud.

Le 21 mars 1975, à CH’OLWON, découverte d’un deuxième tunnel, 2 mètres de haut et large, il pénètre dans le sud sur une longueur de 800 mètres, on estime qu’il pourrait permettre le passage d’une division, en une heure, avec armes et bagages. 

Le 10 juin 1976, à 4 km de PANMUNJON, dans la matinée, une violente détonation souterraine se fait entendre.

Le 16 octobre, après 102 jours de travaux, une équipe d’ingénieurs sud-coréens, par un tunnel d’accès, à pénétrer à 73 mètres sous terre, dans le tunnel nord-coréen. 

Le 18 août 1976 , Pendant une opération de routine et d’éclairage à l’intérieur de la zone, 5 civils sous la protection de soldats Coréens et Américains, sont pris à parti par des gardes frontaliers leur demandant d’arrêter ce travail, des soldats nord-coréens arrivent en renfort et l’officier, commandant ordonne de tuer 2 officiers américains qui seront massacrés à coups de pioches. Bilan : 2 tués et 4 blessés.

Le 21 août, un détachement du Génie américain, appuyé par un groupe de ROKs et de fantassins U.S., envahit la zone et abat tous les arbres gênant l’observation amie.

 
Le président Clinton en visite aux troupes ROK et à la 2nd ID sur la DMZ (novembre 1998) 
______________________

Participation Française à ce conflit 

Dès le début de juillet 1950, la France met à la disposition des forces de l’O.N.U. l’Aviso " La Grandière ", bâtiment de la Marine Nationale appartenant aux Forces Maritimes d' Extrême-Orient engagées en Indochine, qui fera mouvement sur la Corée pour être intégré aux Forces Navales des Nations-Unies.

 

Le 8 Juillet 1950 , au titre des Nations Unies, la FRANCE décide de l'envoi de l'escorteur "LA GRANDIÈRE".

Début Juillet 1950, l'Aviso Colonial "LA GRANDIÈRE" est en route pour mission de routine de surveillance maritime dans le Golfe du Siam. Le 8 Juillet, alors que le bâtiment se trouve au Sud de l'île de POULO-CONDORE, il est rappelé à SAÏGON. En remontant la Rivière de Saïgon, deux membres d'équipage à leur poste sous les armes, sont tués par des tirs depuis les berges.

À l'Arsenal de SAÏGON, le LA GRANDIÈRE est armé "guerre" (complèment d'armement et de munitions, réinstallation de grenadeurs anti soumarins etc). Les travaux et les révisions seront terminés le 21 Juillet.

Le LA GRANDIÉRE, sous le commandement du Capitaine de Frégate Urbain CABANIÉ, appareillera de SAÏGON le 22 Juillet pour le Japon. Arrivé dans le port de SASEBO le 29, le bâtiment français sera affecté au Fourth Frigate Squadron composé principalement de frégates et de corvettes venues du Commonwealth et de l'US Navy. Le commandement du F4 est britannique: Captain UNWIN (RN), par ailleurs commandant de la frégate HMS MOUNTS BAY dont le LA GRANDIÈRE deviendra l'inséparable compagnon d'armes pendant sa campagne. Le Commandant en Chef est le Vice Amiral JOYCE (USN), adjoint naval du Général MAC ARTHUR. Les forces navales comprenant essentiellement les forces américaines (US Navy et MARINES) et les forces de l'ONU sont placées sous le commandement du Contre Amiral SMITH (USN).

Dès le 1er Août, le LA GRANDIÈRE prend la mer. Il mènera des semaines durant une tâche harassante d'escorte de convois assurant notamment leur protection anti-aérienne et anti-soumarine. À cette époque, la situation militaire des Forces Terrestres des Nations Unies est critique. Les convois déversent à cadence accélèrée hommes et matériel dans le port de PUSAN dont l'ennemi n'est qu'à 50 milles.

Dans le but de soulager la pression sur le Pusan Perimeter, le Général MAC ARTHUR avait décidé une opération amphibie d'une très grande hardiesse. C'est le 10 Septembre que le LA GRANDIÈRE appareillera avec la force d'assaut TG 90.42 pour participer avec une armada de 230 navires de guerre au débarquement d'INCHON à 300 km au Nord de PUSAN. Le 15 Septembre au matin, après une intense préparation aéronavale, les Marines du 5ème Marines Corps suivis des élèments de la 7ème Division US débarquèrent de vive force et se rendirent maîtres du port d'INCHON et de ses environs. SÉOUL sera repris le 26 Septembre.

Le LA GRANDIÉRE sera ensuite affecté à la Force Navale en charge de la guerre des mines. Plus tard, accompagnant des transports ayant à bord une brigade de Marines, il participera à une seconde opération de débarquement sur la côte Est qui aura lieu à WONSAN le 25 Octobre. Ce sera la dernière opération navale importante à laquelle participera le LA GRANDIÈRE.

Le 17 Novembre il effectuera une mission de transport d'une relève de marins américains à destination de CHINAMPO, port de PYONG YANG capitale de la Corée du Nord que les forces de l'ONU ont investie.

Le 25 Novembre il quitte les Forces Navales de l'O.N.U. rappelé en INDOCHINE à la suite du désastre de CAO BANG. C'est le 1er Décembre 1950 que le LA GRANDIÈRE appareillera de YOKOHAMA pour regagner d'urgence les eaux tonkinoises afin d'appuyer les forces terrestres françaises avec son artillerie.

Le LA GRANDIÈRE a reçu pour sa campagne dans les Forces Navales de l'O.N.U. : 

- une citation à l'ordre de l'Armée de Mer

- une citation du Président de la République de Corée

Escorteur "La Grandière", par Léon C. ROCHOTTE, Ancien Représentant Marine au Conseil National de l'ANAFF ONU-RC (d'après "La Marine Nationale dans la Guerre de Corée", Contre Amiral (cr) Louis TAILHADES, REVUE HISTORIQUE DES ARMÉES, Juin 1990)

 

Le 29 Novembre, le Bataillon Français de l'ONU

débarque à PUSAN.

 

Accueil ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; Table FRANCE