Benjamin Joinau
Il est presque 18 heures, la nuit est tombée sur le quartier d'Itaewon et les premiers clients, coréens, poussent la porte du " Saint-Ex ".
Benjamin Joinau, heureux propriétaire de ce sympathique restaurant, typiquement français, sourit : "Les Coréens mangent tôt mais de plus en plus, ils aiment passer plus de temps à table, et peuvent s'attarder très tard... autour d'un bon verre de vin ". Ce jeune français de 32 ans, ancien coopérant à l'école française, puis enseignant à l'Université Hong-ik, a réussi le pari de créer un bistrot qui est devenu le lieu de rendez-vous non seulement de la communauté française mais aussi des Coréens. "Nous avons eu une bonne presse du côté coréen. Aujourd'hui, environ 50% de ma clientèle est coréenne : ils se laissent guider par les suggestions des chefs". Un coup d'œil sur l'ardoise aux menus appétissants, qu'il promène de table en table, et la magie opère... pour les desserts aussi ? "Certains Coréens me demandent des desserts peu sucrés, mais la plupart d'entre eux se jettent sur une mousse au chocolat ou une tarte au citron !". Comme quoi, les habitudes culinaires ne demandent qu'à être bousculées...
Quant au choix du lieu, à côté de la rue principale d'Itaewon, il s'est vite imposé : "Itaewon est un quartier vivant et qui bouge très vite : cosmopolite et bien situé. Apukjeong, aurait été trop "branché". Il ne s'est pas trompé. Un an après son ouverture, et quelques mois après l'arrivée d'un nouveau cuisinier dans l'équipe, en juillet, le "Saint-Ex" affiche la bonne mine des affaires florissantes : pas un soir sans qu'il ne faille réserver ou un peu se serrer sur les banquettes rouges : "Je souhaitais créer un endroit convivial, le type de bistrot de quartier dans lequel on passe pour discuter ou se retrouver entre amis. Un lieu propice aux rencontres " insiste Benjamin. C'est aussi grâce à une rencontre que le projet s'est réalisé: "J'avais cette idée qui me trottait depuis un moment dans la tête. J'ai sauté le pas avec mon associé coréen Ahn Sang-joon qui possédait déjà l'expérience d'une gestion d'un café".
Le Saint-Ex Bar à vins et bistrot
Pourtant, Benjamin, arrivé en août 1994 en Corée du Sud avait tout pour continuer dans sa carrière d'universitaire. "Après 4 ans et demi, j'avais aussi envie de changer de domaine et surtout de me frotter à la société coréenne." Cela ne l'empêche pas de conserver des liens très fort avec le milieu littéraire. Auteur du " Petit futé Corée ", il est aussi traducteur, parlant couramment coréen (le prochain roman coréen traduit en français va paraître l'année prochaine) et est à la tête d'une association de traducteurs. Ce goût pour l'éclectisme, on le retrouve aussi dans son restaurant où il n'est pas rare d'assister à une expo photo entre deux cafés. A quoi rêve aujourd'hui Benjamin? À de nouvelles franchises dans tout Séoul, à exporter le concept St Ex en Asie? Pour l'instant, il désire simplement fêter sereinement le premier anniversaire de son restaurant. Dernière trouvaille : une dégustation interactive. Les clients goûteraient les vins proposés, donneraient des notes.
Soirée à thème au Saint-Ex à Séoul: "Ma Normandie"... le calva... la tarte au pommes...
Les vins préférés seraient inscrits à la carte. "J'aimerais aussi que les gens se retrouvent ici le dimanche autour de jeux de cartes ou d'échecs...". Benjamin n'est jamais à cours d'idées pour perpétuer "l'esprit Saint-Ex".
Julia Dion - Le Courrier de la Corée Digital Korea Herald Benjamin Joinau, Yongsan-Gu, Itaewon-Gu 119-28, Séoul joinau@chollian.net
Le nouveau "Petit Fûté CORÉE" est arrivé...
"Royaume ermite jusqu'au siècle dernier, immense Cité Interdite, elle semble encore aujourd'hui refuser de se dévoiler. Elle nous a donné à voir les oripeaux de sa modernité lorsqu'elle ouvrit sa porte au monde pour les Jeux Olympiques de 1988, et nous la nommions "dragon" pour ce "miracle" économique qui lui fit quitter soudain sa profonde misère d'après-guerre. D'autres encore se souviennent qu'au nord, il n'y a pas de miracle. Mais derrière ce masque grave, il y a un peuple attachant et accueillant, travailleur et fêtard, fier et humble à la fois. Sous la protection bienveillante de ses montagnes augustes et vénérées, il a nourri une culture pétrie de bouddhisme et de confucianisme, de taoïsme et de christianisme, d'extase chamaniste et d'excès occidentaux. C'est cette vitalité partout présente que nous vous invitons à découvrir." Benjamin JOINAU joinau@chollian.net
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